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Une Histoire Revisée des Barrages-Voûtes

Des Barrages Romains aux Ouvrages Modernes en Béton


Patrick JAMES © 2004

Hubert Chanson © 2004

http://www.uq.edu.au/~e2hchans/
TRAIANVS
© 2004

Publié dans Australian Civil Engineering Transactions
Institution of Engineers, Australia, 2002, Vol. CE43, pp. 39-56 (en anglais)




Abstract

Parmi les différents types de barrages, le barrage-voûte nécessite une technique de conception avancée. En retraçant le développement historique des barrages-voûtes, on montre quatre étapes importantes : les barrages-voûtes romains, une série de barrages-voûtes mongols en Iran, les barrages-voûtes en maçonnerie du début du dix-neuvième siècle, et les barrages-voûtes australiens en béton. Le développement des barrages voûtes atteignint maturité durant le 19ème siècle, et l'introduction du béton, comme matériau de construction, permit de développement de nouvelles formes (ex. les voûtes coupoles) qui sont utilisés de nos jours. En résumé, cette étude démontre le développement épisodique des barrages-voûtes depuis l'antiquité jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, et elle souligne la contribution australienne au développement des barrages-voûtes.


Introduction

Un barrage est un ouvrage barrant une vallée ou une rivière, en vue de stocker ou d'utiliser l'eau de ruissellement du bassin versant. On peut classifier quatre grands types de barrages : les ouvrages poids (en enrochement, terre, maçonnerie et béton), les barrages à contreforts, les ouvrages "ancrés" dans les fondations et les barrages voûtes (Fig. 1). Historiquement, les plus vieux barrages étaient des barrages en remblai [1] (Fig. 1). Des barrages poids [2] , en pierres de maconnerie, ont été construits sur des sites proches de carrieres [3] . Parfois, le mur était renforcé avec des contreforts [4] . Une conception plus modernes a été le barrage-voute. Ces derniers sont définis commes des ouvrages qui seraient instables, sous la poussée hydraulique, en l'absence de la réaction des appuis. Ils permettent de réaliser des économies importantes sur le volume du matériau de construction (ex. pierres de maçonnerie, béton), même si leur conception et méthode de construction sont plus sophistiquées que pour d'autres types de barrages. De ce fait, le développement historique des barrages voûtes constitue un indicateur du dévelopement technologique des sociétés anciennes.

Fig. 1

SMITH (1971) et SCHNITTER (1994) ont présenté deux ouvrages importants sur l'histoire des barrages. Cependant, les barrages voûtes étaient rares jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, et l'histoire de ce type de barrage attira peu de chercheurs historiens-ingénieurs, avec une exception majeure (SCHNITTER 1976). Depuis, de nouvelles informations et hypothèses ont été proposées (ex. AGUSTA-BOULAROT et PAILLET 1997, CHANSON et JAMES 1998). Les auteurs vont montrer que le développement historique des barrages voûtes a comporté quatre étapes importantes : les barrages voûtes romains, une série de barrages voûtes mongols en Iran, les barrages voûtes en maçonnerie du début du dix-neuvième siècle, et les barrages voûtes australiens en béton.


Terminologie

Un barrage voûte a une forme d'arc, permettant à l'ouvrage de prendre appui sur les rives, pour résister a la poussée de l'eau. On distingue principalement trois formes de voûte : la voûte cylindrique, la voûte coupole et la voûte à angle d'ouverture constant (Fig. 2). La voûte cylindrique est la forme la plus simple : le rayon de courbure R est constant en tout point de la voûte. Généralement, le parement amont est vertical et le parement aval est incliné. La voûte coupole, aussi appelée voûte à double courbure, a un profil en travers en forme d'arc. Cette conception permet de réduire substantiellement l'épaisseur de la voûte et le volume du barrage, par rapport à une voûte cylindrique.Un dessin intermédaire, entre les voûtes cylindrique et coupole, est la voûte à angle d'ouverture constant. La voûte consiste d'une série de segments cylindriques dans un plan horizontal, à angle d'ouverture constant et avec un rayon de courbure augmentant depuis la fondation jusqu'en crête.

Quelquefois, on parle improprement de 'barrages courbes'. En fait il faut différencier entre barrages poids courbes, barrages à voûtes épaisses et barrages à voûtes fines. Un barrage poid courbe (ex. le Gouffre d'Enfer) est stable de part son propre poids, et la réaction des appuis est faible. Par opposition, un barrage voûte serait instable en absence de la réction des appuis. La distinction entre une voûte épaisse et fine est arbitraire. En général, le rapport E/H est inférieur à 1/3 pour une voûte fine, où E est l'épaisseur à la base et H est la hauteur de l'ouvrage.

Fig. 2


Les barrages voûtes romains

The plus ancien barrage-voûte est certainement le barrage Romain à Glanum [5] , construit durant le premier siècle avant notre ère, pour alimenter en eau la ville romaine (Tableau 1). Le barrage romain fur redécouvert en 1763 par Esprit CALVET (BENOIT 1935, GOBLOT 1967). L'étude récente de AUGUSTA-BOULAROT et PAILLET (1997) a montré que l'ouvrage était en maçonnerie de pierre de taille. Le site est très bien choisi (Fig. 3) et les fondations du barrage étaient encastrées dans le rocher[6] .

Le barrage d'Esparragalejo, en Espagne, était une autre ouvrage voûte romain (Tableau 1). Construit pendant le premier siècle de notre ère, il s'agissait d'un barrage à voûtes multiples, haut de 5.6-m, destiné à l'irrigation.

Fig. 3


Discussion

Les romains ont bâti de nombreux barrages poids en remblai [7] , des ouvrages poids en maçonnerie [8] et des barrages poids courbes [9] . Cependant, le barrage romain à Glanum est unique. Il s'agit d'une voûte fine : E/H = 0.265, où E est l'épaisseur du mur à la base et H est la hauteur du barrage. Les auteurs proposent l'hypothèse que la technique du barrage voûte fut introduit à ce site, bien adapté pour un ouvrage en pierre de taille (Fig. 3), à cause du manque de materiau de construction.

La technique des arcs et voûtes était utilisée, par les romains, pour le égouts, aqueducs et ponts, mais il ne semble pas qu'ils avaient une méthode de calcul scientifique. Professeur C. O'CONNOR a suggéré que, pour les arches de ponts romains, le rapport de l'épaisseur de l'archivolte sur la portée (ratio of arch rib thickness to span) était de l'ordre de 1/10 pour des portées inférieures à 15 m, et pouvait décroitre jusqu'à 1/20 pour des portées plus importantes (O'CONNOR 1993, pp. 168-169). A Glanum, the rapport de l'épaisseur du mur à la base sur le rayon de courbure de l'arc était compris entre 1/10 et 1/7 : c.a.d., des valeurs proches de celles adoptées pour les ponts romains.

Il est à noter que certains auteurs (ex. SCHNITTER 1979, AGUSTA-BOULAROT et PAILLET 1997) ont suggéré l'existence d'autres barrages voûtes romains, par exemple Kasserine (Tunisie), Dara (Turquie), Çavdarhisar (Kütahya, Turquie), Örükaya (Çorum, Turquie)[10] . La ré-analyse de ces structures démontre que les barrages de Kasserine, Çavdarhisar et Örükaya étaient des barrages poids coubes. Pour Dara, l'historien byzantin Procope (6ème siècle de notre ère) indiquait un barrage en forme de croissant, peut-être comme à Kasserine, mais il n'existe plus de trace de l'ouvrage.


Barrages voûtes mongols en Iran

Au cours du 13ème siècle, les mongols envahirent et se sont installés en Iran, où ils construirent plusieurs grand barrages : par exemple le barrage de Saveh [11] . Durant le 14ème siècle, ils ont construit aussi plusieurs barrages voûtes (Tableau 1). Deux exemples, les barrages de Kebar et Kurit, étaient visibles dans les années 1970 (GOBLOT 1965, 1973).

Les barrages voûtes mongols, en Iran, étaients des voûtes épaisses, beaucoup plus hautes que les ouvrages romains. Le premier barrage voûte (Kebar, AD 1300) fut réhaussé jusqu'à 26 m autour de AD 1600; le barrage de Kurit avait une hauteur de 60 m, avant d'être réhaussé. Ce dernier était remarquable, avec un très faible rapport de longueur de crête sur hauteur d'ouvrage (L/H = 0.42) avant réhaussement, indiquant un site bien adapté à un ouvrage voûte. Il faut noter que ces ouvrages ont été utilisés pendant plusieurs siècles, et qu'ils étaient équippés de systèmes de vidange très sophistiqués (ex. Kebar, Kurit).


Discussion

Il est reconnu qu'un transfert d'expertise eut lieu entre les ingénieurs romains et iraniens, au 3ème siècle de notre ère. Après la défaite de l'empereur romain Valérien [12] , en AD 260, son armée de 70,000 hommes fut capturée en emmenée en Perse, où les soldats romains construirent des ponts, barrages et ouvrages hydrauliques [13] . L'armée romaine participait souvent aux grands travaux impériaux de génie civil, incluant les aqueducs et barrages (FEVRIER 1979, LEVEAU 1991). Certaines structures hydrauliques, construites par les romains, étaients toujours en usage au temps de l'invasion mongole en Iran : ex., le barrage-pont de Shustar. Il est donc possible que les ingénieurs mongols aient bénéficiés du savoir-faire romain, et peut-être de leur connaisance en barrage voûte.

Les barrages voûtes romains et mongols, en Iran, marquents une étape importante dans le développement historique des barrages. Entre les 14ème et 19ème siècles, la construction de barrages voûtes fut très esseuléee. Un barrage voûte fut construit par les autrichiens, en Italie du Nord (Pontalto, 1612). Il fut réhaussé plus de six fois en 270 ans. Dans le pays basque espagnol, VILLAREAL DE BERRIZ (1670-1740) construisit une série de cinq petits barrages voûtes dans les années 1730. Quatre d'entre eux sont toujours en bonne condition (SMITH 1971).


Les barrages voûtes en maçonnerie du début au dix-neuvième siècle

Le développement des barrages voûtes atteignit maturité vers la fin du 19ème siècle et début du 20ème siècle. Durant la première partie du 19ème siècle, une série de quatre ouvrages en maçonnerie a marqué un tournant dans la technique de conception des barrages voûtes, avec l'introduction de méthodes de calculs scientifiques. Ce sont les barrages de Meer Allum (1804, Inde), Jones Falls (1831, Canada), Zola (1854, France) et Parramatta (1856, Australie), qui sont tous les quatre encore en activité (Tableau 1) !

Le barrage de Meer Allum [14] , mis en service autour de 1804 [15] , fut construit par Henry RUSSLE, du corps des Royal Engineers, pour alimenter la ville de Hyderabad. Il s'agit d'un barrage voûte multiple, long de 500 m, avec 21 arches cylindriques semi-circulaires.

Au Canada, John BY [16] (1779-1836), lieutenant-colonel dans les Royal Engineers, construisit plusieurs barrages pour alimenter le canal du Rideau. L'un des ces ouvrages, le barrage de Jones Falls, est un barrage voûte cylindrique : H = 18.7 m, E = 8.4 m (Tableau 1) (LEGGET 1957-59, SMITH 1971, SCHNITTER 1994). De nos jours le barrage est toujours utilisé pour la navigation et la production d'électricité.

François ZOLA (1795-1847) [17] proposa, en 1832, les plans de deux barrages voûtes pour alimenter en eau la ville d'Aix-en-Provence. L'un d'eux fut construit entre 1847 et 1854 : le barrage de Zola, toujours en usage de nos jours (Fig. 4). L'ouvrage a été le premier barrage voûte calculé avec une analyse rationelle des contraintes dans la paroi, basée sur les travaux de Edmé MARIOTTE (1620-1684) et Louis NAVIER (1785-1835) (SCHNITTER 1994).

Fig. 4

A peu près à la même période, le barrage de Parramatta fut construit entre 1851 et 1856 (Tableau 1). Le barrage [18] fut réhaussé en 1898, et le réservoir est toujours utilisé, comme centre de loisir (fig. 5). Deux des ingénieurs, P. SIMPSON (1789-1877) et E.O. MORIARTY (1824-1896) avaient une formation d'ingénieur de la marine, et il est probable qu'ils étaient familiers avec le formule du tuyau, utlisée pour le calcul des coques de navires. Il est aussi possible qu'un transfert de technologie eut lieu par l'intermédaiare du corps des Royals Engineers, chargé de la construction des barrages de Meer Allum et Jones Falls, et présent en Australie depuis le début de la colonisation [19] .

Ces quatre ouvrages étaient des barrages-voutes à rayon constant (voute cylindrique).

Fig. 5


Les barrages voûtes australiens en béton

Dans le sillage du barrage de Parramatta, une série importante de barrages voûtes fut construit en Australie, entre 1880 et 1935. Deux de ces ouvrages, les barrages de 75-Miles et de Lithgow No. 1, ont marqué des étapes importantes.

Construit entre 1878 et 1880, le barrage de 75-Miles fournit une réserve d'eau pour le ligne ferroviaire Brisbane-Sydney (Fig. 6) (CHANSON et JAMES 1998b). Le barrage voûte fut construit, par Henry C. STANLEY (1840-1921), en béton, une première mondiale. En 1901, le barrage fut réhaussé par addition d'un muret et de trois contreforts en béton.

Fig. 6

Le barrage de Lithgow No. 1, mis en service en 1896, fut le premier barrage voûte mince construit en béton. Conçu par Cecil W. DARLEY (1842-1928), le réservoir a été utilisé jusque dans les années 1990 (Fig. 7). Il est maintenu vide, de nos jours, pour écrêter les crues (flash floods). Le barrage servit de modèle aux ouvrages voûtes minces australiens jusque dans les années 1960, et cette forme est appelée le 'Darley-Wade design' (voir CHANSON et JAMES 1998b).

Fig. 7

Ernest Macartney de BURGH (1863-1929) construisit deux barrages-voutes en béton renforé, le barrage de Burgh (1907-08) (Fig. 8) et le barrage Barren Jack City [20] (1908-09), durant la construction du grand barrage-poids de Burrinjuck [21] (Barren Jack NSW, 1927) (CHANSON and JAMES 1998b).

Fig. 8

 

Discussion

L'importance des ouvrages de 75-Miles et Lithgow No. 1 doit être mis dans le contexte de l'époque. Les premiers barrages en béton furent mis en service en 1872 et 1873 : Boyds Corner [22] (1872, New York, USA), Pérolles [23] (1872, Suisse) et Lower Stony Creek [24] (1873, Geelong VIC, Australie). Les premiers barrages en béton, en Grande Bretagne et dans les colonies anglaises, furent Abbeystead (1881, GB), Tytam (1887, Hong Kong), Periar [25] (1897, Madras, Inde), Sand River (1906, Afrique du Sud). Ces sept ouvrages étaient tous des barrages poids, et ils sont toujours en activité. Il fallut attendre le début du 20ème siècle pour que le béton fut accepté comme matériau de construction pour les ouvrages hydrauliques.

La sélection du béton, par less ingénieurs australiens, était une innovation majeure dans la technique de construction des barrages voûtes. Ce matériau permet de développer des formes plus compliquées de voûtes, qu'avec une construction en pierre de taille, et cela ouvrait le champs à la construction de voûtes non cylindriques. De plus, la résistance du béton était faible, à l'époque. Des tests, éffectués en Australie, donnaient des résistances (à six mois) comprises entre 1.5 et 15 MPa, ne permettant que de faibles contraintes de compression dans la voûte (CHANSON et JAMES 1998b). Ce challenge a été remarquablement bien dominé, si l'on considère que la plupart de ces ouvrages voûtes australiens en béton sont toujours en bon état de nos jours.

De plus une constuction en béton permets de gagner du temps : il fallait entre une à deux saisons pour construire un barrage en béton, contre quatre à cinq ans (ou plus) pour un ouvrages en maçonnerie (de taille équivalente). Enfin ces ouvrages permettaient de réduire le cour total de la construction (Tableau 2).

Fig. 9


Epilogue : le début du vingtième siècle

Jusqu'en 1900, tous les barrages-voûtes étaients des ouvrages en forme cylindrique (c.a.d. avec un rayon de courbure constant). Le début de notre siècle a été marqué par un développement rapide des ouvrages hydrauliques, incluant des nouvelles formes de barrages-voûtes. Les ouvrages historiquement les plus importants sont le barrage de Ithaca (1903, USA), les barrages de de Burgh (1908, Australie) et Hume Lake (1908, USA), et les barrages de Manila (1913, Philippines) et Salmon Creek (1914, Alaska).

Construit en 1903, le barrage d'Ithaca est le premier barrage voûte coupole. Il a été conçu par G.S. WILLIAMS (1866-1931) pour une hauteur de 27 m (Fig. 10) (SCHUYLER 1909, WEGMANN 1922, SCHNITTER 1994). Construit en béton, avec des parements amont et aval en brique, servant de coffrage, les travaux furent arrêtés quand l'ouvrage atteignit 9 m, à cause d'une opposition locale à ce dessin extrème en son temps.

Fig. 10

Les barrages de de Burgh et Hume Lake furent les premiers barrages-voûtes en béton renforcé. Le barrage de de Burgh est une voûte cylindrique, haute de 5 m, et le réservoir servait à alimenter une ligne ferroviaire (CHANSON et JAMES 1998). Il semble que le renforcement, avec des rails de chemin de fer, fut introduit comme un essai, car le concepteur de l'ouvrage, E.M. de BURGH (1863-1929), indiquait : "il n'y avait pas besoin d'introduire ces rails comme renforcement" [26] (de BURGH 1917). Le barrage de Hume Lake, conçu par John S. EASTWOOD (1857-1924), était un barrage à voûtes multiples [27] , long de 206-m, haut de 18.6-m et construit en 114 jours en 1908. Situé dans les montagen de la Sierra Nevada (Calif., USA), il fut construit  en béton renforcé. En absence du ferraillage, les voûtes n'auraient pas supportées la pression de l'eau, et l'ouvrage est le premier "vrai" barrage voûte en béton renforcé.

Le concept du barrage voûte avec variation du rayon de courbure fut introduit en 1879 par Albert G. PELLETREAU (1843-1900) (PELLETREAU 1879). Mais il fallut attendre 1913 et 1914 pour que Lars R. JORGENSEN (1876-1938) propose le barrage voûte à angle d'ouverture constant (JORGENSEN 1915). Il démontra que l'angle d'ouverture optimum est de 133.57 degrés. Les deux premiers barrages voûtes de ce type furent les barrages de Manila (1913, Phillipines) et de Salmon Creek [28] (1914, Juneau Alaska), tous deux conçus aux Etats-Unis.


Conclusion

Le développement historique des barrages voûtes est lié à quatre essors technologiques successifs. Les ingénieurs romains construirent le premier ouvrage voûte fine, dans le sud de la France, et un petit ouvrage voûte multiple en Espagne. En Iran, les ingénieurs mongols bâtirent plusieurs barrages voûtes épaisses, dont l'un d'eux atteignit 60 m de hauteur. Il est possible qu'un tranfert de technologie eut lieu entre les romains et les mongols.

Le 19ème siècle marqua les progrès les plus importants, en matière de conception de barrages voûtes. Au début du siècle, quatre ouvrages voûtes cylindriques démontrèrent le bien-fondé du concept barrage voûte (Meer Allum, Jones Falls, Zola, Parramatta). Ils servirent de modèles aux premiers barrages voûtes construit en béton, en Australie (75-Miles, Lithgow No. 1). La technique du barrage voûte en béton permit l'essor de nouvelles formes encore plus économiques, telle la voûte coupole, introduite en 1903.

En résumé, l'étude démontre le développement épisodique des barrages-voûtes depuis l'antiquité jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle. Elle met en évidence l'importance de plusieurs ouvrages du 19ème siècle, qui sont toujours en activité de nos jours. Quel beau record !


Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier les nombreuses personnes qui les ont aidés, en particulier :: the Australian Railway Historical Society, Warwick section; Mr P. BRIXIE, Warwick QLD; Mr and Mrs J. CHANSON, Paris, France; Ms CHOU Y.H., Brisbane QLD; Mr B.S.C. HARPER, University of Melbourne VIC; Mr Michael N. CHRIMES, Libarian, Institution of Civil Engineers, London, UK; Mr I. HOLT, Lithgow Historical Society NSW; Professor C. O'CONNOR, Brisbane QLD; Mr J.L. PAILLET, CNRS-IRAA, France; Queensland Railways, Historical Centre QLD; Mr Michael ROBERTSON, Warwick QLD; Mr P. ROYET, CEMAGREF, Aix-en-Provence, France; Professor R.L. WHITMORE, Brisbane QLD.


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NOTATION

E - épaisseur de la base du barrage (m);

e - épaisseur de la crete du barrage (m);

H - hauteur maximale du barrage (m);

L - longueur du barrage en crete (m)

R - rayon de courbure du barrage voute (m);

- angle d'ouverture de la voute;


Appendice I - Et d'autres barrages voûtes !

Outre ces quatre séries de barrages voûtes remarquables, un certain nombre d'ouvrages mérite quelque intêt, même s'il est moindre.

Entre les 14ème et 19ème siècles, la construction de barrages voûtes fut très esseuléee. Un barrage voûte fut construit par les autrichiens, en Italie du Nord (Pontalto, 1612). Il fut réhaussé plus de six fois en 270 ans. Dans le pays basque espagnol, VILLAREAL DE BERRIZ (1670-1740) construisit une série de cinq petits barrages voûtes dans les années 1730. Quatre d'entre eux sont toujours en bonne condition (SMITH 1971).

Durant le 19ème siècle, quatre ouvrages ont des caractéristiques intéressantes (Tableau ci-dessous). Le barrage voûte de Bear Valley[29] (1884, USA), construit en maçonnerie, fut conçu pour minimer le volume des matériaux de construction, et le coût de transport. La voûte était très fine (E/H = 0.13). A Panama, des ingénieurs français construirent un barrage à voûte fine (E/H = 0.31) sur le Rio Grande, durant l'une des première tentative (infructeuse) de percement du canal de Panama. Le premier barrage voûte multiple en Australie, Junction Reefs[30] (1897), comporte cinq voûtes en forme elliptique avec un fruit de 0.58 (60 degrés avec l'horizontale), ajoutant à la stabilité de la structure (Fig. 9). Construit à la fin du 19ème siècle, the barrage d'Upper Otay (1901, USA) était une autre voûte très fine (E/H = 0.17), même si elle était comparativement plus épaisse qu'à Bear Valley !


Ouvrage

Caractéristiques

Concepteur(s)

Bear Valley (1884, USA) H = 19.5 m, L = 91.4 m, e = 0.91 m, E = 2.6 mConstruction : maçonnerie Frank E. BROWN (1856-1914)
Rio Grande (1888, Panama) H = 11.6 m, L = 33 m, e = 1.1 m, E = 3.6 m,  = 126º. Construction : maçonnerie Ingénieurs français
Junction Reefs (1897, Australie) H = 18.3 m, L = 131m, e = 0.48 m, E = 1.2 mConstruction : béton (fondation) et briques (arches, contreforts) Oscar SCHULZE
Upper Otay (1901, USA) H = 25.6 m, L = 106.7 m, e = 1.22 m, E = 4.3 mConstruction : maçonnerie (fondation), béton (arche)  


Tableau 1 - Caracteristiques des barrages voutes historiques


Dam

Date

Design

Constr. material

H

L

e

E

R

q

Remarks

 

 

 

 

m

m

m

m

m

deg.

 

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

ROMAN DAMS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Les Peirou, Glanum (St-Rémy-de-Provence), France

1st cent. BC

VA-b

stone masonry

14.7

23.8

3.0

3.9

28.6

48

Town water supply. New arch dam built in 1891. [0, 1]
Esparragalejo, Merida, Spain

1st cent. AB

MV-CB

stone masonry

5.6

320

 

2

 

 

Irrigation. Rebuilt in 1959.12 buttresses (8.6-m span). [2]
MONGOL DAM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Kebar, Qoum, Iran

AD 1300 / 1600

VA-a

stone masonry

26 (1)

 

5 (1)

9 (1)

35 (1)

40 (1)

Gravity abutments. Fully-silted dam still visible in the 1970s. [3]
Kalat-e-Naderi, Mashhad, Iran

AD 1350 (?)

VA

stone masonry

26

74

 

 

 

 

[3]
Kurit, Tabas, Iran

AD 1350 / 1850

VA-b

stone masonry

60 / 64

27 (1)

1.2 (1)

15 (1)

 

 

Still visible in the 1980s. [2, 3]
Chabb-Abbasi, Tabas, Iran

AD 1400 (?)

VA

stone masonry

20

 

 

 

 

 

Foundation washout without upper wall collapse. [2, 3]
EARLY 19th CENTURY DAMS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Meer Allum, Hederabad India

1804 (?)

MV-CB

stone masonry

12

500

 

 

10.6 to 22.4

180

Designed by Henry RUSSLE. Water supply. Still in use. [2, 4, 5, 6]
Jones Falls, Ottawa, Canada

1828-31

VA-a

stone masonry

18.7

106.7

6.55

8.4

53.3

 

Designed by John BY. Navigation and hydropower. Still in use. [7]
Zola, Aix-en-Provence, France

1847-54

VA-a

stone masonry

24.5

66

5

13

48.2

77

Designed by Maurice ZOLA. Town water supply. Still in use for flood retention. [0, 2, 4, 8, 9]
Parramatta, Sydney, Australia

1851-56 / 1898

VA-a

stone masonry / concrete

12.5 / 15.8

80

2.3 / 1.46

4.6

48.8

 

Designed by P. SIMPSON, E.O. MORIARTY & W. RANDLE. Town water supply. Still in use for recreation. [10, 11]
CONCRETE DAMS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
75-Miles, Warwick QLD, Australia

1879-80/ 1900-01

VA-a / Buttress

concrete

5.04 / 9 (?)

24.5 / 30

1.07 / 0.89

2.78

58.5

24

Designed by Henry STANLEY. Railway water supply. Still in use. [0]
Lithgow No. 1, Lithgow NSW, Australia

1896 / 1914

VA-b

concrete

10.7 / 11.5

54.3 / 55

1.07 / 1.1

3.32

30.48

102

Designed by Cecil DARLEY. Town water supply. Disused since 1986. [0, 10]
Junction Reefs, Lyndhurst NSW, Australia

1895-97

MV-CB

concrete & bricks

18.3

131.4

0.5

1.22

8.53

180

Designed by O. SCHULZE. Hydropower for mining. 5 arches. Fully-silted. [0, 15]
de Burgh, Barren Jack NSW, Australia

1907-08

VA-b

reinforced concrete

4.88

30.2 (?)

0.4

 

20.17

 

Designed by Ernst de BURGH. Railway water supply. Disused since 1929. Fully-silted. [0]
MODERN DESIGNS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Ithaca, New York, USA

1903

VA-b cupola

concrete & brick facing

9.1

 

0.3

2.4

17.6

 

Cupola designed by G.S. WILLIAMS to be 27-m high. Town water supply. [6]
Hume Lake, California, USA

1908

MV-CB

reinforced concrete

18.6

206.3

0.46

0.9

7.6

118

Designed by J. EASTWOOD. Fluming and logging pond. 13 buttresses. [12]
Salmon Creek, Juneau ALSK, USA

1913-14

VA-b constant-angle

reinforced concrete

51.2

199

1.83

14.5

45 to 100.9

113

Constant opening angle desinged by L.R. JORGENSEN. Hydropower. Still in use. [13]
Coolidge, Arizona, USA

1924-28

MV-CB cupola

reinforced concrete

76

280

1.2

6.1

 

 

Cupola arches. Irrigation and hydropower. Modified in 1992-94. Still in use. [2]

Notes :

Date : construction (fin de construction); 300 / 600 : construction en 300, surélévation en 600.

Design : VA = voute; VA-a = voute épaisse, VA-b = voute fine, MV-CB = barrage à voutes multiples.

(1) aprè la 1ere surélévation; (?) : donnée non-vérifiée.

LEGGET (1957-59, 1972); [8] COYNE (1930); [9] GOBLOT (1967); [10] WADE (1909), [11] ASH and HEINRICHS (1996); [12] WEGMANN (1922); [13] JORGENSEN (1915); [14] SCHULZE (1897).



Tableau 2 - Couts de construction des barrages


Barrage

Fin de construction

Type de barrage, type de construction

Volume des materiaux de construction

Cout des materiaux de constructions

Remarques

 

 

 

m3

US$/m3

 

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

Gouffre d'Enfer, Fra

1866

Poid, Pierre

39,986

8.0

 
Lower Stony Creek, Aus.

1874

Poid, Béton

4,000

20.7

 
Bear Valley, USA

1884

Voute, Pierre

2,599

28.9

Located 1,890 m altitude
Betaloo, Aus.

1890

Poid, Béton

45,873

12.4

 
La Grange, USA

1894

Poid, Pierre

30,200

18.2

 
Williams, USA

1894

Poid, Pierre

3,996

13.2

 
Junction Reefs, Aus.

1897

Arches multiples, Briques et béton

5,352

10.0

Brick arches.
Seligman, USA

1898

Poid, Pierre

13,885

10.8

 
Australian arch dams

1900

Voute, Béton

--

8.0

Darley-Wade arch dams.
Barossa, Aus.

1902

Voute, Béton

13,743

9.2

 
Cataract, Aus.

1907

Poid, Pierre

111,810

14.3

 
Cross River, USA

1910

Poid, Pierre

118,506

10.5

 

Ref.: SCHULZE (1897), DARLEY (1900), SCHUYLER (1909), WEGMANN (1922), HARPER (1998).


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[1] Par exemple, Sadd-El-Kaffara (Egypte BC 2800-2600), Marib (Yemen BC 750), Panda Wewa (Sri Lanka BC 400-300), Cornalvo (Espagne AD 150-200).

[2] Les barrages poids sont construits en béton ou en pierres de maconnerie.

[3] Par exemple, Riviere Khosr (Iraq BC 694), Al-Harbaqa (Syrie AD 132), Kasserine (Tunisie AD 100-200).

[4] Par exemple, Alcantarilla (Espagne BC 200-100), Proserpina (Espagne AD 130).

[5] appelé aussi barrage des Peirou. Un nouvel ouvrage fut construit en 1891 sur les fondations du barrage romain (Fig. 3). Le site de Glanum est à peu près 1 km au sud du village de Saint-Rémy-de-Provence, France.

[6] par une entaille à double mortaise séparée par un tenon (ex. AUGUSTA-BOULAROT et PAILLET 1997).

[7] Par exemple, Alcantarilla, Espagne BC 200-100; Proserpina, Espagne AD 130.

[8] Par exemple, Al-Harbaqua, Syrie AD 132.

[9] Par exemple, Kasserine, Tunisie, AD 100? (SALADIN 1886), Çavdarhisar, Turquie (STARK 1957-58, SCHNITTER 1994).

[10] Les barrages de Çavdarhisar et Örükaya dams étaient destinés à l'écrêtement de crues. Leurs vidanges de fond avaient une section de 11 et 3 m2 respectivement (STARK 1957-58).

[11] Barrage poids construit en AD 1285 (H = 25 m, L = 65 m).

[12] empereur romain de AD 253 à 260.

[13] A Dezful et Shustar, il construirent des barrages-ponts, ainsi qu'un barrage à Ahwaz (e.g. SMITH 1971, O'CONNOR 1993, SCHNITTER 1994). Le barrage-pont de Shustar est aussi appelé Band-i-Kaisar ou "Barrage-pont de Valérien" (O'CONNOR 1993). Le barrage d'Ahwaz (ou Ahvaz) était une structure en maçonnerie, longue de 900-m, sur la rivière Karun.

[14] Le barrage est probablement nommé après Mir Alam (ou Mir Alem), Premier Ministre su souverain Nizam de l'état d'Hyderabad. Le nom du constructeur du barrage est incertain. Différentes sources citent les indiens, les français et les anglais. Le premier auteur, H. CHANSON, supporte cette dernière hypothèse, car le ministre Mir Alam a favorisé l'alliance avec les anglais.

[15] Par exemple, Engineering Record (1903), SCHUYLER (1909), SMITH (1971), SCHNITTER (1994).

[16] Lieutenant-Colonel, Royal Engineers.

[17] Père de l'écrivain Emile ZOLA (1840-1902).

[18] Un barrage voûte cylindrique.

[19] Il y eut, en particulier, de nombreux échanges, entre les colonies indienne et australienne, de fonctionnaires, scientifiques et ingénieurs.

[20] also called Barren Jack Creek dam.

[21] also called Burrenjick or Barren Jack dam (concrete gravity structure, H = 61 m, L = 233 m).

[22] L'ouvrage a été réhabilité en 1990, avec la construction d'un nouvel évacuateur de crues (large de 6.1 m, avec un saut de ski, dans la portion centrale du barrage), et l'insertion d'ancrages post-tensionnés pour accroitre la stabilité de la structure.

[23] Appelé aussi barrage de La Maigrauge. Construit entre 1869 et 1872, le barrage fut réhaussé en 1909.

[24] Appelé aussi barrage de Geelong (WEGMANN 1922) ou Stony Creek (HARPER 1998).

[25] Appelé aussi Periyar. On notera que, en 1870, W.J.M. RANKINE (1820-1872) fut consulté sur la conception de l'ouvrage. En réponse, il étendit la méthode de calcul des barrages poids, développée par J.A.T. de SAZILLY (1812-1852) et M. DELOCRE (1828-1908), utilisée en premier au barrage du Gouffre d'Enfer (1866, St-Etienne, France) (DELOCRE 1866, RANKINE 1872).

[26] "there was no necessity to introduce these rails as reinforcement".

[27] 12 arches cylindriques (portée : 15.24-m), inclinées à 58-degrés avec l'horizontale, et verticales dans les dernier 4.88-mètres. L'angle d'ouverture des arches était 118 degrés, et leur épaisseur était 0.48 m et 0.9 m en crête et à la base respectivement. Le ferraillage consistait de vieux cables métalliques (plus de 12 km) et des résidus de construction ferroviaire (WEGMANN 1922).

[28] Le barrage était haut de 51.2-m, l'épaisseur du mur variait de 14.5-m à la base à 1.83-m en crête. L'angle d'ouverture de la voûte était de 113 degrés, et le rayon de courbure variait entre 44.96-m à la base et 100.9-m en crête.

[29] Le barrage fut noyé en 1911 par le nouveau barrage de New Bear Valley (H = 28 m, L = 107 m), ouvrage à voûtes multiples, construit 200 m en aval, et conçu par EASTWOOD. Il fut renforcé en 1988, contre les tremblements de terre.

[30] Conçu par Oscar SCHULZE, le barrage a cinq arches, bien que les plan initiaux en comptaient six. Le barrage est toujours debout, mais le réservoir envasé n'est plus utilisé.


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