Une Histoire Revisée des Barrages-Voûtes
Des Barrages Romains aux Ouvrages Modernes en Béton
Patrick JAMES ©
2004
Publié dans Australian Civil Engineering Transactions
Institution of Engineers, Australia,
2002, Vol. CE43, pp. 39-56 (en anglais)
Abstract
Parmi les différents types de barrages, le barrage-voûte nécessite une
technique de conception avancée. En retraçant le développement historique
des barrages-voûtes, on montre quatre étapes importantes : les barrages-voûtes
romains, une série de barrages-voûtes mongols en Iran, les barrages-voûtes
en maçonnerie du début du dix-neuvième siècle, et les barrages-voûtes
australiens en béton. Le développement des barrages voûtes atteignint
maturité durant le 19ème siècle, et l'introduction du béton, comme matériau
de construction, permit de développement de nouvelles formes (ex. les
voûtes coupoles) qui sont utilisés de nos jours. En résumé, cette étude
démontre le développement épisodique des barrages-voûtes depuis l'antiquité
jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, et elle souligne la contribution
australienne au développement des barrages-voûtes.
Introduction
Un barrage est un ouvrage barrant une vallée ou une rivière, en vue de
stocker ou d'utiliser l'eau de ruissellement du bassin versant. On peut
classifier quatre grands types de barrages : les ouvrages poids (en enrochement,
terre, maçonnerie et béton), les barrages à contreforts, les ouvrages
"ancrés" dans les fondations et les barrages voûtes (Fig. 1).
Historiquement, les plus vieux barrages étaient des barrages en remblai
[1] (Fig. 1). Des barrages poids
[2] , en pierres de maconnerie, ont
été construits sur des sites proches de carrieres [3]
. Parfois, le mur était renforcé avec des contreforts [4]
. Une conception plus modernes a été le barrage-voute. Ces derniers sont
définis commes des ouvrages qui seraient instables, sous la poussée hydraulique,
en l'absence de la réaction des appuis. Ils permettent de réaliser des
économies importantes sur le volume du matériau de construction (ex. pierres
de maçonnerie, béton), même si leur conception et méthode de construction
sont plus sophistiquées que pour d'autres types de barrages. De ce fait,
le développement historique des barrages voûtes constitue un indicateur
du dévelopement technologique des sociétés anciennes.
Fig. 1
SMITH (1971) et SCHNITTER (1994) ont présenté deux ouvrages importants
sur l'histoire des barrages. Cependant, les barrages voûtes étaient rares
jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, et l'histoire de ce type de barrage
attira peu de chercheurs historiens-ingénieurs, avec une exception majeure
(SCHNITTER 1976). Depuis, de nouvelles informations et hypothèses ont
été proposées (ex. AGUSTA-BOULAROT et PAILLET 1997, CHANSON et JAMES 1998).
Les auteurs vont montrer que le développement historique des barrages
voûtes a comporté quatre étapes importantes : les barrages voûtes romains,
une série de barrages voûtes mongols en Iran, les barrages voûtes en maçonnerie
du début du dix-neuvième siècle, et les barrages voûtes australiens en
béton.
Terminologie
Un barrage voûte a une forme d'arc, permettant à l'ouvrage de prendre
appui sur les rives, pour résister a la poussée de l'eau. On distingue
principalement trois formes de voûte : la voûte cylindrique, la voûte
coupole et la voûte à angle d'ouverture constant (Fig. 2). La voûte cylindrique
est la forme la plus simple : le rayon de courbure R est constant en tout
point de la voûte. Généralement, le parement amont est vertical et le
parement aval est incliné. La voûte coupole, aussi appelée voûte à double
courbure, a un profil en travers en forme d'arc. Cette conception permet
de réduire substantiellement l'épaisseur de la voûte et le volume du barrage,
par rapport à une voûte cylindrique.Un dessin intermédaire, entre les
voûtes cylindrique et coupole, est la voûte à angle d'ouverture constant.
La voûte consiste d'une série de segments cylindriques dans un plan horizontal,
à angle d'ouverture constant et avec un rayon de courbure augmentant depuis
la fondation jusqu'en crête.
Quelquefois, on parle improprement de 'barrages courbes'. En fait il
faut différencier entre barrages poids courbes, barrages à voûtes épaisses
et barrages à voûtes fines. Un barrage poid courbe (ex. le Gouffre d'Enfer)
est stable de part son propre poids, et la réaction des appuis est faible.
Par opposition, un barrage voûte serait instable en absence de la réction
des appuis. La distinction entre une voûte épaisse et fine est arbitraire.
En général, le rapport E/H est inférieur à 1/3 pour une voûte fine, où
E est l'épaisseur à la base et H est la hauteur de l'ouvrage.
Fig. 2
Les barrages voûtes romains
The plus ancien barrage-voûte est certainement le barrage Romain à Glanum
[5] , construit durant le premier siècle avant notre ère,
pour alimenter en eau la ville romaine (Tableau
1). Le barrage romain fur redécouvert en 1763 par Esprit CALVET (BENOIT
1935, GOBLOT 1967). L'étude récente de AUGUSTA-BOULAROT et PAILLET (1997)
a montré que l'ouvrage était en maçonnerie de pierre de taille. Le site
est très bien choisi (Fig. 3) et les fondations du barrage étaient encastrées
dans le rocher[6] .
Le barrage d'Esparragalejo, en Espagne, était une autre ouvrage voûte
romain (Tableau 1). Construit pendant le premier siècle de notre ère,
il s'agissait d'un barrage à voûtes multiples, haut de 5.6-m, destiné
à l'irrigation.
Fig. 3
Discussion
Les romains ont bâti de nombreux barrages poids en remblai [7]
, des ouvrages poids en maçonnerie [8]
et des barrages poids courbes [9]
. Cependant, le barrage romain à Glanum est unique. Il s'agit d'une voûte
fine : E/H = 0.265, où E est l'épaisseur du mur à la base et H est la
hauteur du barrage. Les auteurs proposent l'hypothèse que la technique
du barrage voûte fut introduit à ce site, bien adapté pour un ouvrage
en pierre de taille (Fig. 3), à cause du manque de materiau de construction.
La technique des arcs et voûtes était utilisée, par les romains, pour
le égouts, aqueducs et ponts, mais il ne semble pas qu'ils avaient une
méthode de calcul scientifique. Professeur C. O'CONNOR a suggéré que,
pour les arches de ponts romains, le rapport de l'épaisseur de l'archivolte
sur la portée (ratio of arch rib thickness to span) était de l'ordre de
1/10 pour des portées inférieures à 15 m, et pouvait décroitre jusqu'à
1/20 pour des portées plus importantes (O'CONNOR 1993, pp. 168-169). A
Glanum, the rapport de l'épaisseur du mur à la base sur le rayon de courbure
de l'arc était compris entre 1/10 et 1/7 : c.a.d., des valeurs proches
de celles adoptées pour les ponts romains.
Il est à noter que certains auteurs (ex. SCHNITTER 1979, AGUSTA-BOULAROT
et PAILLET 1997) ont suggéré l'existence d'autres barrages voûtes romains,
par exemple Kasserine (Tunisie), Dara (Turquie), Çavdarhisar (Kütahya,
Turquie), Örükaya (Çorum, Turquie)[10]
. La ré-analyse de ces structures démontre que les barrages de Kasserine,
Çavdarhisar et Örükaya étaient des barrages poids coubes. Pour Dara, l'historien
byzantin Procope (6ème siècle de notre ère) indiquait un barrage en forme
de croissant, peut-être comme à Kasserine, mais il n'existe plus de trace
de l'ouvrage.
Barrages voûtes mongols en Iran
Au cours du 13ème siècle, les mongols envahirent et se sont installés
en Iran, où ils construirent plusieurs grand barrages : par exemple le
barrage de Saveh [11] . Durant
le 14ème siècle, ils ont construit aussi plusieurs barrages voûtes (Tableau
1). Deux exemples, les barrages de Kebar et Kurit, étaient visibles dans
les années 1970 (GOBLOT 1965, 1973).
Les barrages voûtes mongols, en Iran, étaients des voûtes épaisses, beaucoup
plus hautes que les ouvrages romains. Le premier barrage voûte (Kebar,
AD 1300) fut réhaussé jusqu'à 26 m autour de AD 1600; le barrage de Kurit
avait une hauteur de 60 m, avant d'être réhaussé. Ce dernier était remarquable,
avec un très faible rapport de longueur de crête sur hauteur d'ouvrage
(L/H = 0.42) avant réhaussement, indiquant un site bien adapté à un ouvrage
voûte. Il faut noter que ces ouvrages ont été utilisés pendant plusieurs
siècles, et qu'ils étaient équippés de systèmes de vidange très sophistiqués
(ex. Kebar, Kurit).
Discussion
Il est reconnu qu'un transfert d'expertise eut lieu entre les ingénieurs
romains et iraniens, au 3ème siècle de notre ère. Après la défaite de
l'empereur romain Valérien [12]
, en AD 260, son armée de 70,000 hommes fut capturée en emmenée en Perse,
où les soldats romains construirent des ponts, barrages et ouvrages hydrauliques
[13] . L'armée romaine participait
souvent aux grands travaux impériaux de génie civil, incluant les aqueducs
et barrages (FEVRIER 1979, LEVEAU 1991). Certaines structures hydrauliques,
construites par les romains, étaients toujours en usage au temps de l'invasion
mongole en Iran : ex., le barrage-pont de Shustar. Il est donc possible
que les ingénieurs mongols aient bénéficiés du savoir-faire romain, et
peut-être de leur connaisance en barrage voûte.
Les barrages voûtes romains et mongols, en Iran, marquents une étape
importante dans le développement historique des barrages. Entre les 14ème
et 19ème siècles, la construction de barrages voûtes fut très esseuléee.
Un barrage voûte fut construit par les autrichiens, en Italie du Nord
(Pontalto, 1612). Il fut réhaussé plus de six fois en 270 ans. Dans le
pays basque espagnol, VILLAREAL DE BERRIZ (1670-1740) construisit une
série de cinq petits barrages voûtes dans les années 1730. Quatre d'entre
eux sont toujours en bonne condition (SMITH 1971).
Les barrages voûtes en maçonnerie du début au dix-neuvième siècle
Le développement des barrages voûtes atteignit maturité vers la fin du
19ème siècle et début du 20ème siècle. Durant la première partie du 19ème
siècle, une série de quatre ouvrages en maçonnerie a marqué un tournant
dans la technique de conception des barrages voûtes, avec l'introduction
de méthodes de calculs scientifiques. Ce sont les barrages de Meer Allum
(1804, Inde), Jones Falls (1831, Canada), Zola (1854, France) et Parramatta
(1856, Australie), qui sont tous les quatre encore en activité (Tableau
1) !
Le barrage de Meer Allum [14]
, mis en service autour de 1804 [15]
, fut construit par Henry RUSSLE, du corps des Royal Engineers, pour alimenter
la ville de Hyderabad. Il s'agit d'un barrage voûte multiple, long de
500 m, avec 21 arches cylindriques semi-circulaires.
Au Canada, John BY [16] (1779-1836),
lieutenant-colonel dans les Royal Engineers, construisit plusieurs barrages
pour alimenter le canal du Rideau. L'un des ces ouvrages, le barrage de
Jones Falls, est un barrage voûte cylindrique : H = 18.7 m, E = 8.4 m
(Tableau 1) (LEGGET 1957-59, SMITH 1971, SCHNITTER 1994). De nos jours
le barrage est toujours utilisé pour la navigation et la production d'électricité.
François ZOLA (1795-1847) [17]
proposa, en 1832, les plans de deux barrages voûtes pour alimenter en
eau la ville d'Aix-en-Provence. L'un d'eux fut construit entre 1847 et
1854 : le barrage de Zola, toujours en usage de nos jours (Fig. 4). L'ouvrage
a été le premier barrage voûte calculé avec une analyse rationelle des
contraintes dans la paroi, basée sur les travaux de Edmé MARIOTTE (1620-1684)
et Louis NAVIER (1785-1835) (SCHNITTER 1994).
Fig. 4
A peu près à la même période, le barrage de Parramatta fut construit
entre 1851 et 1856 (Tableau 1). Le barrage [18]
fut réhaussé en 1898, et le réservoir est toujours utilisé, comme centre
de loisir (fig. 5). Deux des ingénieurs, P. SIMPSON (1789-1877) et E.O.
MORIARTY (1824-1896) avaient une formation d'ingénieur de la marine, et
il est probable qu'ils étaient familiers avec le formule du tuyau, utlisée
pour le calcul des coques de navires. Il est aussi possible qu'un transfert
de technologie eut lieu par l'intermédaiare du corps des Royals Engineers,
chargé de la construction des barrages de Meer Allum et Jones Falls, et
présent en Australie depuis le début de la colonisation [19] .
Ces quatre ouvrages étaient des barrages-voutes à rayon constant (voute
cylindrique).
Fig. 5
Les barrages voûtes australiens en béton
Dans le sillage du barrage de Parramatta, une série importante de barrages
voûtes fut construit en Australie, entre 1880 et 1935. Deux de ces ouvrages,
les barrages de 75-Miles et de Lithgow No. 1, ont marqué des étapes importantes.
Construit entre 1878 et 1880, le barrage de 75-Miles fournit une réserve
d'eau pour le ligne ferroviaire Brisbane-Sydney (Fig. 6) (CHANSON et JAMES
1998b). Le barrage voûte fut construit, par Henry C. STANLEY (1840-1921),
en béton, une première mondiale. En 1901, le barrage fut réhaussé par
addition d'un muret et de trois contreforts en béton.
Fig. 6
Le barrage de Lithgow No. 1, mis en service en 1896, fut le premier barrage
voûte mince construit en béton. Conçu par Cecil W. DARLEY (1842-1928),
le réservoir a été utilisé jusque dans les années 1990 (Fig. 7). Il est
maintenu vide, de nos jours, pour écrêter les crues (flash floods). Le
barrage servit de modèle aux ouvrages voûtes minces australiens jusque
dans les années 1960, et cette forme est appelée le 'Darley-Wade design'
(voir CHANSON et JAMES 1998b).
Fig. 7
Ernest Macartney de BURGH (1863-1929) construisit deux barrages-voutes
en béton renforé, le barrage de Burgh (1907-08) (Fig. 8) et le barrage
Barren Jack City [20] (1908-09),
durant la construction du grand barrage-poids de Burrinjuck [21]
(Barren Jack NSW, 1927) (CHANSON and JAMES 1998b).
Fig. 8
Discussion
L'importance des ouvrages de 75-Miles et Lithgow No. 1 doit être mis
dans le contexte de l'époque. Les premiers barrages en béton furent mis
en service en 1872 et 1873 : Boyds Corner [22]
(1872, New York, USA), Pérolles [23]
(1872, Suisse) et Lower Stony Creek [24] (1873, Geelong VIC, Australie). Les premiers barrages
en béton, en Grande Bretagne et dans les colonies anglaises, furent Abbeystead
(1881, GB), Tytam (1887, Hong Kong), Periar [25]
(1897, Madras, Inde), Sand River (1906, Afrique du Sud). Ces sept ouvrages
étaient tous des barrages poids, et ils sont toujours en activité. Il
fallut attendre le début du 20ème siècle pour que le béton fut accepté
comme matériau de construction pour les ouvrages hydrauliques.
La sélection du béton, par less ingénieurs australiens, était une innovation
majeure dans la technique de construction des barrages voûtes. Ce matériau
permet de développer des formes plus compliquées de voûtes, qu'avec une
construction en pierre de taille, et cela ouvrait le champs à la construction
de voûtes non cylindriques. De plus, la résistance du béton était faible,
à l'époque. Des tests, éffectués en Australie, donnaient des résistances
(à six mois) comprises entre 1.5 et 15 MPa, ne permettant que de faibles
contraintes de compression dans la voûte (CHANSON et JAMES 1998b). Ce
challenge a été remarquablement bien dominé, si l'on considère que la
plupart de ces ouvrages voûtes australiens en béton sont toujours en bon
état de nos jours.
De plus une constuction en béton permets de gagner du temps : il fallait
entre une à deux saisons pour construire un barrage en béton, contre quatre
à cinq ans (ou plus) pour un ouvrages en maçonnerie (de taille équivalente).
Enfin ces ouvrages permettaient de réduire le cour total de la construction
(Tableau 2).
Fig. 9
Epilogue : le début du vingtième siècle
Jusqu'en 1900, tous les barrages-voûtes étaients des ouvrages en forme
cylindrique (c.a.d. avec un rayon de courbure constant). Le début de notre
siècle a été marqué par un développement rapide des ouvrages hydrauliques,
incluant des nouvelles formes de barrages-voûtes. Les ouvrages historiquement
les plus importants sont le barrage de Ithaca (1903, USA), les barrages
de de Burgh (1908, Australie) et Hume Lake (1908, USA), et les barrages
de Manila (1913, Philippines) et Salmon Creek (1914, Alaska).
Construit en 1903, le barrage d'Ithaca est le premier barrage voûte coupole.
Il a été conçu par G.S. WILLIAMS (1866-1931) pour une hauteur de 27 m
(Fig. 10) (SCHUYLER 1909, WEGMANN 1922, SCHNITTER 1994). Construit en
béton, avec des parements amont et aval en brique, servant de coffrage,
les travaux furent arrêtés quand l'ouvrage atteignit 9 m, à cause d'une
opposition locale à ce dessin extrème en son temps.
Fig. 10
Les barrages de de Burgh et Hume Lake furent les premiers barrages-voûtes
en béton renforcé. Le barrage de de Burgh est une voûte cylindrique, haute
de 5 m, et le réservoir servait à alimenter une ligne ferroviaire (CHANSON
et JAMES 1998). Il semble que le renforcement, avec des rails de chemin
de fer, fut introduit comme un essai, car le concepteur de l'ouvrage,
E.M. de BURGH (1863-1929), indiquait : "il n'y avait pas besoin d'introduire
ces rails comme renforcement" [26]
(de BURGH 1917). Le barrage de Hume Lake, conçu par John S. EASTWOOD (1857-1924),
était un barrage à voûtes multiples [27] , long de 206-m, haut de 18.6-m et construit en 114
jours en 1908. Situé dans les montagen de la Sierra Nevada (Calif., USA),
il fut construit en béton renforcé. En absence du ferraillage, les voûtes
n'auraient pas supportées la pression de l'eau, et l'ouvrage est le premier
"vrai" barrage voûte en béton renforcé.
Le concept du barrage voûte avec variation du rayon de courbure fut introduit
en 1879 par Albert G. PELLETREAU (1843-1900) (PELLETREAU 1879). Mais il
fallut attendre 1913 et 1914 pour que Lars R. JORGENSEN (1876-1938) propose
le barrage voûte à angle d'ouverture constant (JORGENSEN 1915). Il démontra
que l'angle d'ouverture optimum est de 133.57 degrés. Les deux premiers
barrages voûtes de ce type furent les barrages de Manila (1913, Phillipines)
et de Salmon Creek [28] (1914,
Juneau Alaska), tous deux conçus aux Etats-Unis.
Conclusion
Le développement historique des barrages voûtes est lié à quatre essors
technologiques successifs. Les ingénieurs romains construirent le premier
ouvrage voûte fine, dans le sud de la France, et un petit ouvrage voûte
multiple en Espagne. En Iran, les ingénieurs mongols bâtirent plusieurs
barrages voûtes épaisses, dont l'un d'eux atteignit 60 m de hauteur. Il
est possible qu'un tranfert de technologie eut lieu entre les romains
et les mongols.
Le 19ème siècle marqua les progrès les plus importants, en matière de
conception de barrages voûtes. Au début du siècle, quatre ouvrages voûtes
cylindriques démontrèrent le bien-fondé du concept barrage voûte (Meer
Allum, Jones Falls, Zola, Parramatta). Ils servirent de modèles aux premiers
barrages voûtes construit en béton, en Australie (75-Miles, Lithgow No.
1). La technique du barrage voûte en béton permit l'essor de nouvelles
formes encore plus économiques, telle la voûte coupole, introduite en
1903.
En résumé, l'étude démontre le développement épisodique des barrages-voûtes
depuis l'antiquité jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle. Elle met en
évidence l'importance de plusieurs ouvrages du 19ème siècle, qui sont
toujours en activité de nos jours. Quel beau record !
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier les nombreuses personnes qui les ont
aidés, en particulier :: the Australian Railway Historical Society, Warwick
section; Mr P. BRIXIE, Warwick QLD; Mr and Mrs J. CHANSON, Paris, France;
Ms CHOU Y.H., Brisbane QLD; Mr B.S.C. HARPER, University of Melbourne
VIC; Mr Michael N. CHRIMES, Libarian, Institution of Civil Engineers,
London, UK; Mr I. HOLT, Lithgow Historical Society NSW; Professor C. O'CONNOR,
Brisbane QLD; Mr J.L. PAILLET, CNRS-IRAA, France; Queensland Railways,
Historical Centre QLD; Mr Michael ROBERTSON, Warwick QLD; Mr P. ROYET,
CEMAGREF, Aix-en-Provence, France; Professor R.L. WHITMORE, Brisbane QLD.
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NOTATION
E - épaisseur de la base du barrage (m);
e - épaisseur de la crete du barrage (m);
H - hauteur maximale du barrage (m);
L - longueur du barrage en crete (m)
R - rayon de courbure du barrage voute (m);
- angle
d'ouverture de la voute;
Appendice I - Et d'autres barrages voûtes !
Outre ces quatre séries de barrages voûtes remarquables, un certain nombre
d'ouvrages mérite quelque intêt, même s'il est moindre.
Entre les 14ème et 19ème siècles, la construction de barrages voûtes
fut très esseuléee. Un barrage voûte fut construit par les autrichiens,
en Italie du Nord (Pontalto, 1612). Il fut réhaussé plus de six fois en
270 ans. Dans le pays basque espagnol, VILLAREAL DE BERRIZ (1670-1740)
construisit une série de cinq petits barrages voûtes dans les années 1730.
Quatre d'entre eux sont toujours en bonne condition (SMITH 1971).
Durant le 19ème siècle, quatre ouvrages ont des caractéristiques intéressantes
(Tableau ci-dessous). Le barrage voûte de Bear Valley[29]
(1884, USA), construit en maçonnerie, fut conçu pour minimer le volume
des matériaux de construction, et le coût de transport. La voûte était
très fine (E/H = 0.13). A Panama, des ingénieurs français construirent
un barrage à voûte fine (E/H = 0.31) sur le Rio Grande, durant l'une des
première tentative (infructeuse) de percement du canal de Panama. Le premier
barrage voûte multiple en Australie, Junction Reefs[30]
(1897), comporte cinq voûtes en forme elliptique avec un fruit de 0.58
(60 degrés avec l'horizontale), ajoutant à la stabilité de la structure
(Fig. 9). Construit à la fin du 19ème siècle, the barrage d'Upper Otay
(1901, USA) était une autre voûte très fine (E/H = 0.17), même si elle
était comparativement plus épaisse qu'à Bear Valley !
Ouvrage |
Caractéristiques |
Concepteur(s) |
Bear Valley (1884, USA)
|
H = 19.5 m, L = 91.4 m, e = 0.91 m, E = 2.6 mConstruction : maçonnerie |
Frank E. BROWN (1856-1914) |
Rio Grande (1888, Panama) |
H = 11.6 m, L = 33 m, e = 1.1 m, E = 3.6 m, = 126º. Construction
: maçonnerie |
Ingénieurs français |
Junction Reefs (1897, Australie) |
H = 18.3 m, L = 131m, e = 0.48 m, E = 1.2 mConstruction : béton
(fondation) et briques (arches, contreforts) |
Oscar SCHULZE |
Upper Otay (1901, USA) |
H = 25.6 m, L = 106.7 m, e = 1.22 m, E = 4.3 mConstruction : maçonnerie
(fondation), béton (arche) |
|
Tableau 1 - Caracteristiques
des barrages voutes historiques
Dam |
Date |
Design |
Constr. material |
H |
L |
e |
E |
R |
q |
Remarks |
|
|
|
|
m |
m |
m |
m |
m |
deg. |
|
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
(5) |
(6) |
(7) |
(8) |
(9) |
(10) |
(11) |
ROMAN DAMS |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les Peirou, Glanum (St-Rémy-de-Provence), France |
1st cent. BC |
VA-b |
stone masonry |
14.7 |
23.8 |
3.0 |
3.9 |
28.6 |
48 |
Town water supply. New arch dam built in 1891. [0, 1] |
Esparragalejo, Merida, Spain |
1st cent. AB |
MV-CB |
stone masonry |
5.6 |
320 |
|
2 |
|
|
Irrigation. Rebuilt in 1959.12 buttresses (8.6-m span). [2] |
MONGOL DAM |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kebar, Qoum, Iran |
AD 1300 / 1600 |
VA-a |
stone masonry |
26 (1) |
|
5 (1) |
9 (1) |
35 (1) |
40 (1) |
Gravity abutments. Fully-silted dam still visible in the 1970s.
[3] |
Kalat-e-Naderi, Mashhad, Iran |
AD 1350 (?) |
VA |
stone masonry |
26 |
74 |
|
|
|
|
[3] |
Kurit, Tabas, Iran |
AD 1350 / 1850 |
VA-b |
stone masonry |
60 / 64 |
27 (1) |
1.2 (1) |
15 (1) |
|
|
Still visible in the 1980s. [2, 3] |
Chabb-Abbasi, Tabas, Iran |
AD 1400 (?) |
VA |
stone masonry |
20 |
|
|
|
|
|
Foundation washout without upper wall collapse. [2, 3] |
EARLY 19th CENTURY DAMS |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Meer Allum, Hederabad India |
1804 (?) |
MV-CB |
stone masonry |
12 |
500 |
|
|
10.6 to 22.4 |
180 |
Designed by Henry RUSSLE. Water supply. Still in use. [2, 4, 5,
6] |
Jones Falls, Ottawa, Canada |
1828-31 |
VA-a |
stone masonry |
18.7 |
106.7 |
6.55 |
8.4 |
53.3 |
|
Designed by John BY. Navigation and hydropower. Still in use. [7] |
Zola, Aix-en-Provence, France |
1847-54 |
VA-a |
stone masonry |
24.5 |
66 |
5 |
13 |
48.2 |
77 |
Designed by Maurice ZOLA. Town water supply. Still in use for flood
retention. [0, 2, 4, 8, 9] |
Parramatta, Sydney, Australia |
1851-56 / 1898 |
VA-a |
stone masonry / concrete |
12.5 / 15.8 |
80 |
2.3 / 1.46 |
4.6 |
48.8 |
|
Designed by P. SIMPSON, E.O. MORIARTY & W. RANDLE. Town water
supply. Still in use for recreation. [10, 11] |
CONCRETE DAMS |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
75-Miles, Warwick QLD, Australia |
1879-80/ 1900-01 |
VA-a / Buttress |
concrete |
5.04 / 9 (?) |
24.5 / 30 |
1.07 / 0.89 |
2.78 |
58.5 |
24 |
Designed by Henry STANLEY. Railway water supply. Still in use. [0] |
Lithgow No. 1, Lithgow NSW, Australia |
1896 / 1914 |
VA-b |
concrete |
10.7 / 11.5 |
54.3 / 55 |
1.07 / 1.1 |
3.32 |
30.48 |
102 |
Designed by Cecil DARLEY. Town water supply. Disused since 1986.
[0, 10] |
Junction Reefs, Lyndhurst NSW, Australia |
1895-97 |
MV-CB |
concrete & bricks |
18.3 |
131.4 |
0.5 |
1.22 |
8.53 |
180 |
Designed by O. SCHULZE. Hydropower for mining. 5 arches. Fully-silted.
[0, 15] |
de Burgh, Barren Jack NSW, Australia |
1907-08 |
VA-b |
reinforced concrete |
4.88 |
30.2 (?) |
0.4 |
|
20.17 |
|
Designed by Ernst de BURGH. Railway water supply. Disused since
1929. Fully-silted. [0] |
MODERN DESIGNS |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ithaca, New York, USA |
1903 |
VA-b cupola |
concrete & brick facing |
9.1 |
|
0.3 |
2.4 |
17.6 |
|
Cupola designed by G.S. WILLIAMS to be 27-m high. Town water supply.
[6] |
Hume Lake, California, USA |
1908 |
MV-CB |
reinforced concrete |
18.6 |
206.3 |
0.46 |
0.9 |
7.6 |
118 |
Designed by J. EASTWOOD. Fluming and logging pond. 13 buttresses.
[12] |
Salmon Creek, Juneau ALSK, USA |
1913-14 |
VA-b constant-angle |
reinforced concrete |
51.2 |
199 |
1.83 |
14.5 |
45 to 100.9 |
113 |
Constant opening angle desinged by L.R. JORGENSEN. Hydropower. Still
in use. [13] |
Coolidge, Arizona, USA |
1924-28 |
MV-CB cupola |
reinforced concrete |
76 |
280 |
1.2 |
6.1 |
|
|
Cupola arches. Irrigation and hydropower. Modified in 1992-94. Still
in use. [2] |
Notes :
Date : construction (fin de construction); 300 / 600 : construction
en 300, surélévation en 600.
Design : VA = voute; VA-a = voute épaisse, VA-b = voute fine, MV-CB =
barrage à voutes multiples.
(1) aprè la 1ere surélévation; (?) : donnée non-vérifiée.
LEGGET (1957-59, 1972); [8] COYNE (1930); [9] GOBLOT (1967); [10] WADE
(1909), [11] ASH and HEINRICHS (1996); [12] WEGMANN (1922); [13] JORGENSEN
(1915); [14] SCHULZE (1897).
Tableau 2 - Couts
de construction des barrages
Barrage |
Fin de construction |
Type de barrage, type de construction |
Volume des materiaux de construction |
Cout des materiaux de constructions |
Remarques |
|
|
|
m3 |
US$/m3 |
|
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
(5) |
(6) |
Gouffre d'Enfer, Fra |
1866 |
Poid, Pierre |
39,986 |
8.0 |
|
Lower Stony Creek, Aus. |
1874 |
Poid, Béton |
4,000 |
20.7 |
|
Bear Valley, USA |
1884 |
Voute, Pierre |
2,599 |
28.9 |
Located 1,890 m altitude |
Betaloo, Aus. |
1890 |
Poid, Béton |
45,873 |
12.4 |
|
La Grange, USA |
1894 |
Poid, Pierre |
30,200 |
18.2 |
|
Williams, USA |
1894 |
Poid, Pierre |
3,996 |
13.2 |
|
Junction Reefs, Aus. |
1897 |
Arches multiples, Briques et béton |
5,352 |
10.0 |
Brick arches. |
Seligman, USA |
1898 |
Poid, Pierre |
13,885 |
10.8 |
|
Australian arch dams |
1900 |
Voute, Béton |
-- |
8.0 |
Darley-Wade arch dams. |
Barossa, Aus. |
1902 |
Voute, Béton |
13,743 |
9.2 |
|
Cataract, Aus. |
1907 |
Poid, Pierre |
111,810 |
14.3 |
|
Cross River, USA |
1910 |
Poid, Pierre |
118,506 |
10.5 |
|
Ref.: SCHULZE (1897), DARLEY (1900), SCHUYLER (1909), WEGMANN (1922),
HARPER (1998).
[1]
Par exemple, Sadd-El-Kaffara (Egypte BC 2800-2600), Marib (Yemen
BC 750), Panda Wewa (Sri Lanka BC 400-300), Cornalvo (Espagne AD 150-200).
[2] Les barrages poids sont construits
en béton ou en pierres de maconnerie.
[3] Par exemple, Riviere Khosr (Iraq
BC 694), Al-Harbaqa (Syrie AD 132), Kasserine (Tunisie AD 100-200).
[4] Par exemple, Alcantarilla (Espagne
BC 200-100), Proserpina (Espagne AD 130).
[5] appelé aussi barrage des Peirou.
Un nouvel ouvrage fut construit en 1891 sur les fondations du barrage
romain (Fig. 3). Le site de Glanum est à peu près 1 km au sud du village
de Saint-Rémy-de-Provence, France.
[6] par une entaille à double mortaise
séparée par un tenon (ex. AUGUSTA-BOULAROT et PAILLET 1997).
[7] Par exemple, Alcantarilla, Espagne
BC 200-100; Proserpina, Espagne AD 130.
[8] Par exemple, Al-Harbaqua, Syrie
AD 132.
[9] Par exemple, Kasserine, Tunisie,
AD 100? (SALADIN 1886), Çavdarhisar, Turquie (STARK 1957-58, SCHNITTER
1994).
[10] Les barrages de Çavdarhisar
et Örükaya dams étaient destinés à l'écrêtement de crues. Leurs vidanges
de fond avaient une section de 11 et 3 m2 respectivement (STARK
1957-58).
[11] Barrage poids construit en
AD 1285 (H = 25 m, L = 65 m).
[12] empereur romain de AD 253
à 260.
[13] A Dezful et Shustar, il construirent
des barrages-ponts, ainsi qu'un barrage à Ahwaz (e.g. SMITH 1971, O'CONNOR
1993, SCHNITTER 1994). Le barrage-pont de Shustar est aussi appelé Band-i-Kaisar
ou "Barrage-pont de Valérien" (O'CONNOR 1993). Le barrage d'Ahwaz
(ou Ahvaz) était une structure en maçonnerie, longue de 900-m, sur la
rivière Karun.
[14] Le barrage est probablement
nommé après Mir Alam (ou Mir Alem), Premier Ministre su souverain Nizam
de l'état d'Hyderabad. Le nom du constructeur du barrage est incertain.
Différentes sources citent les indiens, les français et les anglais. Le
premier auteur, H. CHANSON, supporte cette dernière hypothèse, car le
ministre Mir Alam a favorisé l'alliance avec les anglais.
[15] Par exemple, Engineering
Record (1903), SCHUYLER (1909), SMITH (1971), SCHNITTER (1994).
[16] Lieutenant-Colonel, Royal
Engineers.
[17] Père de l'écrivain Emile
ZOLA (1840-1902).
[18] Un barrage voûte cylindrique.
[19] Il y eut, en particulier,
de nombreux échanges, entre les colonies indienne et australienne, de
fonctionnaires, scientifiques et ingénieurs.
[20] also called Barren Jack Creek
dam.
[21] also called Burrenjick or
Barren Jack dam (concrete gravity structure, H = 61 m, L = 233 m).
[22] L'ouvrage a été réhabilité
en 1990, avec la construction d'un nouvel évacuateur de crues (large de
6.1 m, avec un saut de ski, dans la portion centrale du barrage), et l'insertion
d'ancrages post-tensionnés pour accroitre la stabilité de la structure.
[23] Appelé aussi barrage de La
Maigrauge. Construit entre 1869 et 1872, le barrage fut réhaussé en 1909.
[24] Appelé aussi barrage de Geelong
(WEGMANN 1922) ou Stony Creek (HARPER 1998).
[25] Appelé aussi Periyar. On
notera que, en 1870, W.J.M. RANKINE (1820-1872) fut consulté sur la conception
de l'ouvrage. En réponse, il étendit la méthode de calcul des barrages
poids, développée par J.A.T. de SAZILLY (1812-1852) et M. DELOCRE (1828-1908),
utilisée en premier au barrage du Gouffre d'Enfer (1866, St-Etienne, France)
(DELOCRE 1866, RANKINE 1872).
[26] "there was no necessity
to introduce these rails as reinforcement".
[27] 12 arches cylindriques (portée
: 15.24-m), inclinées à 58-degrés avec l'horizontale, et verticales dans
les dernier 4.88-mètres. L'angle d'ouverture des arches était 118 degrés,
et leur épaisseur était 0.48 m et 0.9 m en crête et à la base respectivement.
Le ferraillage consistait de vieux cables métalliques (plus de 12 km)
et des résidus de construction ferroviaire (WEGMANN 1922).
[28] Le barrage était haut de
51.2-m, l'épaisseur du mur variait de 14.5-m à la base à 1.83-m en crête.
L'angle d'ouverture de la voûte était de 113 degrés, et le rayon de courbure
variait entre 44.96-m à la base et 100.9-m en crête.
[29] Le barrage fut noyé en 1911
par le nouveau barrage de New Bear Valley (H = 28 m, L = 107 m), ouvrage
à voûtes multiples, construit 200 m en aval, et conçu par EASTWOOD. Il
fut renforcé en 1988, contre les tremblements de terre.
[30] Conçu par Oscar SCHULZE,
le barrage a cinq arches, bien que les plan initiaux en comptaient six.
Le barrage est toujours debout, mais le réservoir envasé n'est plus utilisé.
 |