Certains Aspects de la
Conception Hydraulique des Aqueducs Romains
Publié dans La Houille Blanche, 2002, No. 6/7, pp. 43-57
Résumé :
Les aqueducs romains étaient des systèmes d'alimentation en eau des grandes
villes, à l'usage des thermes et latrines, principalement. Malgré les
vestiges monumentales, on connait très mal l'ingénierie hydraulique des
aqueducs. Les ingénieurs romains, qui ont contruits les grands aqueducs
en Gaule et Germanie romaine (ex. Lyon, Nîmes, Metz), étaient des contemporains
d'Héron d'Alexandrie, et on montre qu'ils avaient des connaissances et
une expérience hydrauliques très avancées. Plusieurs bassins de régulations
ont été retrouvés; ces bassins étaient équippés de vannes de controle.
Il est proposé que ces systèmes de régulateurs permettaient une régulation
dynamique de l'aqueduc, et on en détaille les conséquences. On met aussi
en évidence deux types d'ouvrages hydrauliques, associés aux aqueducs
; les cascades de puits de rupture, et les ponceaux. Les ingénieurs romains
qui ont conçu ces ouvrages, devaient avoir un savoir-faire et un expérience
hors du commun. Qui étaient-ils, vraiment ? On ne le sait pas, mais l'auteur
est impressioné par leur expertise technique et expérience hydraulique.
Ils en savaient plus que la majorité de nos ingénieurs hydrauliciens !
Introduction
Les aqueducs romains étaient des systèmes d'alimentation en eau des grandes
villes, à l'usage des thermes et latrines, principalement (HODGE 1992,
FABRE et al. 1992,2000). Les aqueducs romains consistaient principalement
de longues sections enterrées, ou semi-enterrées, qui suivaient les lignes
de contour, avec une faible pente longitudinale, de l'ordre de 1 à 3 m
de dénivellation par kilomètre, voir moins (0.24 m/km à Nîmes,
Fig. 1). Plusieurs furent utilisés pendant des siécles, et quelques
uns sont toujours en usage (ex. Carthage, CLAMAGIRAND et al. 1990; Mons
à Fréjus, VALENTI 1995a,b). Leur construction fut une tâche gigantesque,
souvent conduite par l'armée, sous la direction d'ingénieurs militaires,
experts en hydraulique. Le coût d'un aqueduc était extravagant, en comparaison
de leur faible débit (moins de 400 L/s en général) : c.a.d., de l'ordre
de 1 à 3 millions de sesterces par kilomètre en moyenne (ex. FEVRIER 1979,
LEVEAU 1991), ce qui se traduirait, de nos jours, à 140 à 420 millions
de francs par km. Pour comparaison, le construction d'un pipeline d'eau
en Australie (Tarong, long de 70 km, débit : 0.9 m3/s) a coûté
800,000 francs par kilomètre en 1994 !
Figure 1
Bien que de nombreuses ruines existent toujours (ex. ASHBY 1925, RAKOB
1974, BURDY 1996), on connait très mal l'ingénierie hydraulique des aqueducs.
Il a été suggéré que les ingénieurs romains n'avaient pas compris les
principes de conservation de masse ni de quantité de mouvement (GARBRECHT
1987, HODGE 1992). Cependant, les grands aqueducs romains, en Gaule et
en Afrique du Nord, furent construits à l'époque de, ou après Héron d'Alexandrie.
Héron connaissait les principes de conservation de masse et de quantité
de mouvement, et sa renommée était telle, que ses travaux ont pu influencer
les ingénieurs. Dans cet article, l'auteur va démonter que les ingénieurs
romains avaient fait preuve de bons sens technique, même d'innovations,
dans la conception hydraulique des aqueducs, avec des systèmes sophistiqués
tels que les bassins de régulation, les cascades de puits de rupture,
et les ponceaux.
Hydrologie et opération de deux aqueducs
Hydrologie
L'hydrologie d'un bassin versant est l'étude de la relation entre les
précipitations et les débits, tenant en compte les données climatiques
et la géologie du bassin. Une étude hydrologique, plus ou moins poussée,
est indispensable dès le début de la mise sur pied des projets de retenues
en eaux, de drainage, d'irrigation et de distribution d'eau comme un aqueduc.
L'hydrologie de deux bassins versants alimentant deux anciens aqueducs
a été documentée récemment : la source de l'Eure à Uzés, alimentant l'aqueduc
de Nîmes, et la source de Gorze, alimentant l'aqueduc de Gorze (Metz)
(CHANSON 2002a). Une telle comparaison est pertinente. Ces deux aqueducs
étaient parmi les plus grands aqueducs, en Gaule et en Germanie, avec
ceux de Lyon et de Cologne, et ils avaient des caractéristiques très similaires.
Ils étaient equippés de canaux de grande largeur (1.2 m à Nîmes, 0.85
à 1.1 m à Gorze), et chaque aqueduc était alimenté par une source naturelle,
avec un bassin versant de l'ordre de 45 à 60 km2 de superficie
(Tableau 1). De plus, les
deux aqueducs comportaient un pont-aqueduc de taille monumentale : le
Pont du Gard, long de 360 m, 48.3 m de hauteur, et le Pont sur la Moselle,
long de 1300 m, haut de 30 m. Deux autres aqueduc, celui de Mons à Fréjus,
et celui du Mont d'Or à Lyon, sont listés dans le Tableau 1.
De nos jours, les deux sources sont toujours en activité. La Figure 2
montre le débit moyen journalier pour la source de Gorze, entre 1997 et
1998[1], et les minima et maxima
journaliers. Le débit moyen, pour la période d'étude, a été de 93 L/s.
Ces résultats démontrent qu'un aqueduc moderne ne fonctionnerait, à pleine
capacité, que quelques mois par an. En période sèche, le débit journalier
minimum représente moins de 10% du débit maximum (mois d'octobre, Fig.
2) .
Figure 2
FABRE et al. (1991,2000) (voir aussi BOSSY et al. 2000) ont regroupé
plusieurs études de la source de l'Eure à Uzès (aqueduc de Nîmes)[2].
Le débit journalier moyen, sur la période d'étude, a été de 343 L/s. Les
résultats montrent des variations importantes des débits journaliers.
Le débit minimum journalier était de 125 L/s, et le débit maximum journalier
était de 1660 L/s, soit un rapport de 1 à 13 entre minimum et maximum.
VALENTI (1995a) a reporté treize ans de mesures de débits des sources
de la Siagnole à Mons (période 1981-1993). Le débit journalier moyen a
été de 1,125 L/s. Les résultats montrent des variations importantes des
débits journaliers. Le débit minimum journalier était zéro (en août 1986),
et le débit maximum journalier était de 17,900 L/s (en avril 1993).
On ne connait pas les débits anciens qui circulaient dans les aqueducs
romains, ni les apports en eau des bassin versants ou même le climat.
Dr P. LEVEAU a suggéré à l'auteur que le climat, au sud de la France,
différait entre le début de notre ère et aujourd'hui. Il est, toutefois,
plausible que les variations hydrologiques étaient du même ordre de grandeur
que de nos jours. A la fin du 20 ème siècle, le débit journalier pouvait
varier d'un facteur de 1 à 10 entre périodes humides et sèches, voir plus
à Mons (Fréjus). Pour un même mois, les variations de débits ont été de
l'ordre de +/-35%, en moyenne, à Gorze (sur deux ans), mais les débits
journaliers ont varié entre 40% up to 200% du débit moyen, au mois d'octobre.
C'est à dire, entre 13 L/s et 96 L/s (Fig. 2)
L'auteur est convaincu que de telles variations de débits existaient
à l'époque romaine, et que ces variations devaient avoir des implications,
au niveau du fonctionnement de l'aqueduc, et de la distribution des eaux
dans la ville romaine. En particulier, des citernes et bassins devaient
exister pour régulariser la distribution d'eau dans la ville. Plusieurs
citernes ont été retrouvées : ex., aux Grands Thermes of Cuicul (ALLAIS
1933); à Autun, une citerne été retrouvée Place St Louis, en haut de la
ville romaine, près de la location supposée du castellum, à l'arrivée
des aqueducs de Montjeu and Mondru. On a retrouvé, aussi, des grands réservoirs
près des prises d'eau des aqueducs du Gier (40,000 m3, Lyon)
et de l'Anio Vetus (200,000 m3, Rome), ainsi que dans la ville
de Carthage (70,000 m3) (GERMAIN DE MONTAUZAN 1907, p. 83;
WILSON 1998). Il est aussi envisageable que des systèmes de régulation
étaient installés le long d'un aqueduc, pour permettre un réglage en ligne
du débit (ex. commande par l'amont, commande par l'aval).
Bassins de régulation
Bien que peu de régulateurs ont été retrouvés (Tableau
2), deux bassins sont bien documentés et il est possible de reconstituer
leur mode d'opération (Fig. 3). A Ars-sur-Moselle, un bassin de régulation
a été mis en évidence en amont du pont-aqueduc sur la Moselle (LEFEBVRE
1996). On notera qu'un bassin de dissipation d'énergie a aussi été retrouvé
en aval du pont-aqueduc (LEFEBVRE 1996, CHANSON 2000a). Sur l'aqueduc
de Nîmes, trois bassins de régulation ont été mis en évidence (BOSSY et
al. 2000), avec, en particulier, un bassin en amont du Pont-du-Gard (FABRE
et al. 1991). Les deux bassins de régulations, positionnés en amont du
pont-canal (Ars-sur-Moselle, Pont-du-Gard), avaient une conception très
proche. Chaque régulateur consistait d'un bassin rectangulaire, d'un déversoir
de trop-plein, équippé d'une vanne, et d'une séries de vannes controlant
l'écoulement vers le pont canal[3]
(Fig. 3).
L'auteur pose l'hypothèse de travail que les vanne de controle, installées
le long du canal, étaient des vanne de fond, ou vanne plate levante (sluice
gate), et que les vannes installées dans les conduits de trop-plein
étaient des déversoirs (overflow gate) (CHANSON 2002a). Ce raisonnement
est consitent avec l'utilisation moderne de ces types de vannes. On rappelle
que le débit, sur un déversoir, est proportionnel à la hauteur de lame
d'eau, à la puissance 3/2 :
Déversoir (1)
où Q est le débit, H est la charge spécifique amont et h est la hauteur
du déversoir. Par contre, le débit sous une vanne de fond (vertical sluice
gate), est proportionnel à la racine carrée de la hauteur d'eau amont
:
Vanne de fond (2)
Le débit, sur un déversoir, varie rapidement en réponse à une modification
de la hauteur d'eau amont, alors que le débit, sous une vanne de fond,
est peu sensible à des variations modérées de la hauteur d'eau amont.
Ces hypothèses sont reportées sur le Figure 3, et les lignes d'eau correspondantes
sont indiquées en pointillé. Pour chaque bassin de régulation, l'auteur
a considéré le mode d'opération des vannes de fond alimentant le pont-canal.
Les calculs hydrauliques ont été effectués pour des débits compris entre
10 et 180 L/s à Gorze, et entre 30 et 420 L/s à Nîmes, et pour plusieurs
ouvertures de vannes (HENDERSON 1966, CHANSON 1999, 2004a). Les résultats
démontrent que les ouvertures optimales des vanne de fond devaient être
comprises entre 2 et 10 cm, à Gorze, et entre 3 et 12 cm, à Nîmes, pour
avoir un effet régulateur sur l'écoulement (CHANSON 2000b). Pour des ouvertures
plus importantes, les vannes n'avaient aucun effet sur les lignes d'eau,
alors que, pour des ouvertures plus petites, il fallait faire fonctionner
le déversoir de trop-plein, pour empêcher des débordements dans le bassin
lui-même. En pratique, une régulation fine des débits dans l'aqueduc ne
pouvait s'effectuer qu'avec des ouvertures de vannes très faibles (moins
de 12 cm). Il fallait, donc, qu'il y ait eu des systèmes de controle précis
de l'abaissement et de l'élévation des vannes de fond. On peut envisager
que les romains utilisaient des systèmes de cabestans et poulies, pour
ce type de controle fin[4].
Formes de la surface libre sur le pont-canal
L'auteur a, de plus, calculé les courbe de remous, en aval des vannes
de fond, dans les pont-canals de Gorze et Nîmes, pour plusieurs débits[5].
A Gorze, les résultats indiquent l'existence d'un ressaut hydraulique,
ondulé, pour des débits compris entre 8 et 175 L/s. La position du ressaut
était fonction du débit, et de l'ouverture de la vanne de fond. Dans ces
conditions, il n'est pas surprenant qu'un bassin de dissipation fut installé
en aval du pont canal, à Jouy aux Arches (CHANSON 2000a).
Au Pont du Gard, les calculs de lignes d'eau montrent que l'écoulement
en aval de la vanne était submergé, et qu'il s'agissait d'un écoulement
fluvial dans la grande majorité des cas.
Discussion : quel type de régulation ?
On peut envisager deux types d'usage des régulateurs. En premier, une
opération tout ou rien. Deuxièmement, une régulation dynamique des débits.
Dans le premier cas, les vannes de controles sont ouvertes en permanence,
et le débits de sources transite vers la ville, sans autre forme de "régulation"
que les forces de gravité et de frottement aux parois du canal. Les vannes
permettaient d'interrompre complètement le débit, pour des réparations,
ou même un nettoyage du canal. En effet, FRONTINUS mentionnait l'existence
d'équipes de maintenance, à Rome (FRONTINUS, 117[6]).
Il insistait que les réparations, en dehors de la ville, devaient être
conduites avec "beaucoup de soin et de célérité". Il
classifiait deux types d'intervention, celles "auxquelles on peut
remédier sans changer le cours de l'eau, et d'autres qui exigent qu'on
le détourne: c'est, par exemple, lorsqu'il faut travailler dans l'intérieur
même du canal" (FRONTINUS, 121). Ceci indique que le débit pouvait
être stoppé, au moins pour les aqueducs de Rome, bien que FRONTINUS ajoutait
que les travaux devaient être conduits avec "la plus grande célérité,
toutes choses étant disposées à l'avance pour que l'eau ne soit arrêtée
que pendant le moins de jours possible" (FRONTINUS, 122).
L'interruption du débit pour un nettoyage du canal doit être, aussi,
sérieusement considéré. Les problèmes de qualité de l'eau, à l'arrivée
en ville, étaient reconnus par les romains (ex. FRONTINUS, VITRIVIUS).
Une solution consistait à nettoyer le canal régulièrement. On a retrouvé
un nombre conséquent de regards surabaissés, à Carthage et à l'aqueduc
du Gier, Lyon (RAKOB 1974, HAMM and LITAUDON 2000). Un regard surabaissé
est un puit d'accès au canal, dont le fond est plus bas que le radier
du canal. Au Gier et à Oudna, le fond des puits était à peu près 0.3 m
en dessous du radier. Bien qu'il y ait des discussions sur l'utilité de
ces puits[7], il est conceivable
que, une fois le débit stoppé, et le canal vidangé, des équipes de nettoyage
accèdaient au canal par les regards, et brossaient le radier, guidant
les detritus et l'eau sale vers les puits de collection (c.a.d. les regards
surabaisses). Ceci étaient ensuite nettoyés, avant la remise en route
du flot. Pour nettoyer un aqueduc comme celui du Gier, à Lyon, il devait
y avoir plusieurs dizaines d'equipes, chaque équipe étant en charge d'une
section de l'aqueduc, et l'opération de nettoyage se répétant tous les
175 m (distance entre puits surabaissés à Gier). De nos jours, on nettoie
un laboratoire de mecanique des fluides de la même manière (ex. à l'Université
de Queensland).
Le deuxième type de régulation est une régulation dynamique de l'écoulement,
comme cela se fait, aujourd'hui, dans les réseaux de canaux d'irrigation
(ex. canal de Provence), et dans les réseaux d'assainissement (CAQUOT
1941, BOUILLOT 1976, CHATZIS and DUPUY 1997). Ce type de fonctionnement
est prévu pour que les usagers (la ville romaine) recoivent le débit prévu,
sans qu'il y ait défaillance ni pertes d'eau. Un tel type d'opération,
dans un aqueduc romain, devait régulariser le débit en fin de canal, pour
satisfaire la demande en eau de la ville, dans la journée, mais aussi
stocker l'eau dans le canal, durant la nuit[8].
Pratiquement, ce role de stockage du canal est important. A Gorze et à
Nîmes, la capacité de stockage maximale était de l'ordre de 20,000 et
55,000 m3 respectivement (Tableau 1). En contrepartie, il fallait
modifer, fréquement, l'ouverture des vannes de controles, au moins deux
fois par jour, ce qui impliquait des équipes d'opérateurs. Il fallait,
aussi, avoir une communication régulière entre la ville et les opérateurs
de régulateurs. Enfin l'utilisation du canal, pour un role de stockage,
impliquait forcément que la hauteur d'eau, dans le canal, était supérieure
à la profondeur normal (normal depth). De ce fait, un nombre de
calculs anciens de débits, se basant sur une hauteur d'eau supposée[9],
sont incorrectes (ex. BAILHACHE 1977, HAUCK and NOVAK 1987, HODGE 1992).
On notera que les bassins régulateurs de la source de l'Eure, en amont
du Pont du Gard et à Ars-sur-Moselle étaient équippés de systèmes de double-vannes
(Fig. 3). De nos jours, les vidanges de barrages sont toutes équippées
d'un tel système. La vanne amont fonctionne avec le principe du tout-ou-rien
: c.a.d., complètement fermée ou ouverte. Cette vanne est utilisée pour
assécher la vidange, et effectuer des travaux de maintenance, mais aussi
comme 'backup' en cas de problème avec la deuxième vanne. La vanne avale
est normalement utilisée pour la régulation fine des débits relachés dans
la vidange. L'auteur suggère que les vannes des bassins de régulation,
à Metz et Nîmes, fonctionnaient avec le même principe, renforcant le concept
d'un régulation fine des débits dans les aqueducs romains. Ceci est indiqué
sur la Figure 3.
Figure 3
En résumé, l'utilisation de régulateurs, le long des aqueducs romains,
aurait permis de stocker l'eau. Cela impliquait une hauteur d'eau réelle
(en usage) supérieure à la profondeur d'eau normale (Fig. 4). Ceci est
en accord avec les observations d'enduits de mortier de tuileau, montrant
des hauteurs (ex. 1 m à Nîmes, 0.92 m à Gorze) bien supérieures aux profondeurs
normales pour les débits maxima estimés (ex. do = 0.55 m à
Nîmes pour 400 L/s, do = 0.27 m à Gorze pour 170 L/s), et aussi
avec les hauteurs de déposition de calcite à Nîmes.
Figure 4
Remarques
De nos jours, l'écartement entre régulateurs est déduit de considérations
économiques (c.a.d. la balance entre le cout d'un bassin supplémentaire,
et une surélévation des berges), de considérations de stabilité hydrodynamique,
et de sujétions locales (ex. installation d'un régulateur avec une dérivation).
A l'époque romaine, une telle analyse n'existait probablement pas dans
ces termes. Le faible nombre de régulateurs, que l'on a retrouvé, suggérerait
qu'il y en avait peu. Cependant, pour un controle hydraulique optimale,
l'auteur estime qu'il fallait y en avoir un bassin tous les un à cinq
kilomètres. De plus, des bassins de régulation devaient être installés
près de la source, pour une interruption complète du débit, en amont des
chutes raides, pour un régulation par l'amont des écoulements supercritiques,
et en amont des ouvrages d'art (tunnels, pont-aqueducs) pour faciliter
leur maintenance.
Il y a une discussion ouverte, sur les besoins en eaux d'une ville romaine,
et les débits nécessaires. Quoiqu'il en soit, il devait y avoir une relation
explicite entre l'offre et la demande en eau. HODGE (1992, p. 464) suggéra
une consommation journalière de l'ordre de 200 L/jour/personne, bien qu'il
mentionnait aussi le travail d'ESCHEBACH à Pompeii, avancant une consommation
individuelle de 500L/jour/personne (HODGE 1992, p. 305). Pour comparaison,
aujourd'hui, la consommation en eau journalière est de l'ordre de 240L/jour/personne,
pour la ville de Brisbane, Australie (Ref.: Brisbane City Council, période
1997-98). La famille de l'auteur, 3 personnes, consomme à peu près 400
L/jour (Ref. : Water rate, Brisbane City Council, période Jan-Mar 2000).
Il est probable que la consommation en eau d'une ville romaine était inférieure
à ces chiffres modernes. Il devait y avoir, aussi, des variations saisonnières
importantes, avec une demande forte en période d'été. A Rome, FRONTINUS
soulignait qu' "il faut éviter de réparer en été les canaux mêmes
des aqueducs, afin de ne pas ôter l'eau dans la saison où l'on en a le
plus grand besoin" (FRONTINUS, 122).
Les cascades de puits de rupture
Bien que de nombreux auteurs suggèrent que les aqueducs étaient construits
avec des pentes relativement faibles, associées avec des écoulements tranquilles,
on a démontré l'existence de chutes importantes (CHANSON 2000a,2002b,2004b).
Des exemples, bien documentés, sont regroupés dans le Tableau
3. On distinguait trois types de chutes : le coursier lisse, le coursier
en marches d'escalier, et la cascade de puits de rupture.
Un puit de rupture est, en fait, un puit vertical permettant une chute
brutale du radier (Fig. 5). Une telle disposition est utilisée, de nos
jours, dans les réseaux d'assainissement, par exemple, à Paris et à Tokyo.
Le puit de rupture est un ouvrage hydraulique associé à une dissipation
d'énergie importante. Les ingénieurs romains ont aussi constuit des cascades
de puits de rupture, c'est à dire des puits installés en série (Fig. 5).
Les cascades de puits permettaient une dissipation effective de fortes
charges : par exemple, H = 200 m à Madinat-al-Zhara (Valdepuentes).
Ce design avait un record impressionant, en terme de longevité. Plusieurs
cascades de puits furent utilisées pendant des siècles[10].
La construction d'une cascade de puits est difficile, avec les nombreux
conduits souterrains et puits de raccordement, dans des conditions topographiques
délicates (pente raide). Les ingénieurs romains firent des prouesses techniques
!
L'auteur a conduit une étude sur modèles physiques de plusieurs puits
(Fig. 5C & 5D) (CHANSON 2002b, 2004b). Les essais ont été effectués
pour des pentes de radier, entre puits, comprises entre So
= 0 (horizontal) et 0.3 (pente raide). Les résultats ont montré une opération
satisfaisante des cascades de puits pour tous débits et pentes entre puits,
à l'exception d'une plage de débits intermédiaires, pour lesquels le canal
aval risque d'être érodé très rapidement. Cette plage de débits intermédaires
peut être calculée analytiquement, en fonction des caractéristiques géométriques
du puit et du radier (CHANSON 1998, pp. A1-A7).
Figure 5
Discussion
On distingue deux formes de puits (rectangulaire ou circulaire), et aussi
deux familles de cascades en fonction de la pente du canal de raccordement.
La plupart des cascades de puits etaient conçues avec des pentes faibles[11]
du conduit de raccordement entre puits : par exemple, à Autun, à Recret
(Fig. 5D) ou à Cuicul. Par contre, à Cherchell et à Valdepuentes, les
canaux de raccordements avaient une pente raide, et les puits de rupture
operaient avec les conditions d'écoulement amont supercritique (torrentiel).
La pente moyenne était So = 5% entre puits à Valdepuentes (ex.
Fig. 5A, 5B & 5C); à Cherchell, un plan incliné raide (So
= 62%) précédait chaque puit, se terminant 4.5 m en amont. On notera,
de plus, que l'aqueduc de Valdepuentes était equippé d'une cascade, Fuentes
de la Teja-Madinat al Zahra[12],
qui comportait trois puits avec le canal de sortie perpendiculaire au
canal d'amenée (VILLANUEVA 1993 1996). Cette disposition était rare, quoiqu'il
existait peut-être cinq puits de ce type à Montjeu (Autun).
Il faut souligner que les informations sur les puits de rupture, et les
cascades de puits, sont parfois contradictoires, voir incorrectes. Par
exemple, la plupart des études sur l'aqueduc de Montjeu, Autun reprennent
le travail de ROIDOT-DELEAGE (1879?) (ex. COQUET 1966, PINETTE and REBOURG
1986, CHANSON 1998). L'auteur est allé sur le terrain, en septembre 2000,
et il a étudié le manuscript de Jean ROIDOT-DELEAGE (1794-1878). Une planche
du manuscript montre 24 puits, mais elle n'indique explicitement qu'un
puit de rupture, dont les dimensions sont improbables, physiquement. Le
tracé de l'aqueduc ne comprend que deux sections raides : dans la Forêt
de Brisecou and à Pierre de Couhard. Au mieux, seuls les puits, numérotés
18, 19, 20, 21, 22, et 24, et peut-être les puits numéro 10 and 23, étaient
des puits de rupture[13]. Les dimensions
de ces puits sont inconnues, et probablement pas identiques.
Par contraste, l'étude de l'aqueduc de Valdepuentes, à Cordoba, est mieux
documentée[14]. L'aqueduc a été
étudié, en effet, en détail par l'ingénieur S. LOPEZ-CUERVO (1985) et
pendant la thèse de Dr VILLANUEVA (1993,1996). Au moins trois grandes
cascades de puits existaient.
Conception hydraulique d'une cascade de puits
Il est reconnu que la conception hydraulique d'un aqueduc était une tâche
redoutable (GREWE 1992, HODGE 1992, CHANSON 2002b, 2004b). Cependant,
peu d'historiens ou d'ingénieurs réalisent les prouesses techniques que
nécessitaient le design d'une cascade de puits. De nos jours, l'hydraulique
des puits de rupture n'est pas enseigné en écoles d'ingénieurs, et les
travaux de recherche sont très limités. Ainsi, la base de données internationale
Science Citation Index, the Web of Science® ne liste que 5 articles sur
le thème des puits de ruptures, publiés entre 1985 et 2000, dans des revues
scientifiques avec comité de lecture.
Les ingénieurs romains ont conçu des cascades de puits de rupture très
fiables, qui furent utilisées pendant plusieurs siècles. Ils devaient
avoir une expérience et un savoir-faire hydraulique extra-ordinaire (2002a).
Sur-dimensionnement des puits de rupture
On a montré que les puits de rupture des aqueducs de l'Yzeron (branche
de Vaugneray), de Cherchell et de Montjeu étaient sur-dimensionnés, pour
le débit maximum qu'ils transitaient (CHANSON 2000a, 2002a). Dr P. LEVEAU
discutait, avec l'auteur, que ce sur-dimensionnement n'était pas un problème,
ni d'un point de vue èconomique, ni d'un point de vue esthétique. D'une
manière similaire, et indépendamment, Mr STRASBERG a indiqué à l'auteur
que, à Autun, plusieurs batiments et ouvrages de génie civil romains,
avaient été surdimensionnés, peut- être pour démonter puissance et prospérité.
Par exemple, le théatre avait un diamètre de 148 m (le plus grand en Gaule
romaine); l'amphitéatre mesurait 154 m par 130 m (de nouveau, le plus
grand en Gaule romaine); pas moins de 14 routes romaines convergaient
sur Autun; l'existence de deux aqueducs (REBOURG 1999).
L'auteur reste sceptique sur les raisons qui ont incité à surdimensionner
des puits de rupture, ouvrages couteux et invisible (car enterrés).
Les ponceaux
Un ponceau est un passage couvert, de faible longueur, permettant le
passage de l'eau (ex. un ruisseau) sous un talus en remblai. Les romains
ont construit de nombreux ponceaux sous leurs routes (BALLANCE 1951).
Quand le franchissement était plus important, comme, par exemple, pour
une rivière, ils construisaient un pont (O'CONNOR 1993). Les deux géométries,
principalement utilisées par les romains, étaient les drains rectangulaires
(box culvert) et les drains à voutes circulaires (arched culvert).
Figure 6
Des ponceaux ont été construits, aussi, sous les aqueducs (Tableau
4). L'une des structures les plus impressionantes était le ponceau
du vallon No. 6, sous l'aqueduc de Nîmes, en aval du pont du Gard (Fig.
6) (CHANSON 2002c). Il était conçu pour faciliter le passage des eaux
de ruissellement sous le canal, et la section centrale comprennait trois
drains rectangulaires construits en pierres de taille. Les piles, supportant
l'aqueduc, était profilés, comme les piles du Pont de Bornègre, situé
entre Uzès et le Pont du Gard[15].
Les particularités uniques de ce ponceau étaient :
- une structure multi-drains (multi-cell culvert),
- une taille conséquente, plus grande que la norme, et
- une conception hydraulique de haut niveau (voir ci-dessous).
Performances hydrauliques du ponceau de l'aqueduc de Nîmes
On a inspecté le site du ponceau, en septembre 2000. Le drain est proprement
aligné, avec l'axe de la combe, et au point le plus bas. Les trois drains
sont de tailles similaires à des drains modernes, en béton pré-fabriqué.
Le design hydraulique est propre[16].
On a, de plus, effectué un étude hydraulique complète, à posteriori,
du ponceau de l'aqueduc de Nîmes (voir Appendice I). Le ponceau opérait
avec un écoulement à surface libre, à l'entonnement et dans le drain,
pour des débits inférieurs à 2 m3/s, ce qui correspondait à
une hauteur d'eau amont inférieure à 0.78 m. Pour des hauteurs d'eau supérieures,
l'entonnement fonctionnait en charge (Fig. 7B). Les calculs de débits
sont regroupés sur la Figure 7A, montrant la relation entre le débit Q,
dans le ponceau, et le hauteur d'eau amont d1.
Figure 7
Les résultats démontrent une capacité de débit impressionante. Si l'on
considère une hauteur d'eau amont maximale de l'ordre de 2 m[17],
le ponceau pouvait débiter près de 4.2 m3/s, soit plus de 12
fois le débit maximum de l'aqueduc. On note, de plus, que les vitesses
de l'écoulement dans les drains étaient importantes : de l'ordre de 2.5
m/s pour un débit de 3 m3/s. Pour comparaison, FABRE et al.
(2000) estime un débit maximum, de nos jours, de l'ordre de 5 m3/s
sous le Pont Bornègre.
Alors que beaucoup d'attention se soit portée sur les écoulements dans
les aqueducs, qui avaient, somme toute, des débits relativement faibles,
l'auteur a démontré la bonne conception hydraulique d'un ouvrage, capable
de passer des débits relativement importants. De plus, cet ouvrage montre
que les ingénieurs romains avaient une bonne expérience des problèmes
hydrologiques tels que les eaux de ruissellement, devant transiter sous
un ouvrage tel qu'un aqueduc.
Sommaire et CONCLUSION
Les ingénieurs romains, qui ont contruits les grands aqueducs en Gaule
et Germanie romaine (ex. Lyon, Nîmes, Metz), étaient des contemporains
d'Héron d'Alexandrie, qui connaissait les concepts de conservation de
masse et conservation de quantité de mouvement. Bien qu'il n'y ait aucune
preuve écrite, que les ingénieurs comprennaient ces principes de mécanique
des fluides, on montre, dans cette étude, qu'ils avaient des connaissances
et une expérience hydrauliques très avancées, que l'on peut même qualifiées
de "pointu" de nos jours.
Plusieurs bassins de régulations ont été retrouvés le long d'aqueducs
romains (Tableau 2, Fig. 3). Dans chaque cas, ces bassins étaient équippés
de vannes verticales de controle, et d'un canal de trop-plein. On pose
l'hypothèse que le débit dans le canal principal était controlé par un
système de vannes de fond, et que les vannes des trop-pleins étaient des
déversoirs. Dans le cas des aqueducs de Gorze et Nîmes, l'utilisation
effective des vannes de fond ne pouvait se faire qu'avec des ouvertures
faibles (moins de 10 cm), impliquant des systèmes de cabestans et poulies
pour ajuster, finement, l'ouverture des vannes.
Il est, aussi, proposé que ces systèmes de régulateurs permettaient une
régulation dynamique de l'aqueduc, opérant plusieurs fois par jour. Ceci
impliquerait des équipes d'opérateurs, mais aussi l'usage de l'aqueduc
lui-même pour le stockage des eaux. Ce dernier point suggèrerait que les
hauteurs d'eau dans le canal étaient bien supérieures aux profondeurs
d'eau normale. Ceci remet en question un certain nombre de calculs de
débits, mais cela est cohérent avec les observations de hauteurs d'enduits
de mortier de tuileau et de depots de calcite, dans plusieurs aqueducs.
On a aussi mis en évidence deux types d'ouvrages hydrauliques, associés
aux aqueducs romains : les cascades de puits de rupture, et les ponceaux.
On a documenté plusieurs cascades de puits de rupture, installées dans
les aqueducs (Fig. 5). Ces ouvrages avaient, principalement, un role de
dissipateur d'énergie, bien que l'on ne peut exclure une fonction d'aérateur.
Aujourd'hui, l'analyse hydraulique d'une cascade de puits est un exercice
très difficile, nécessitant une expertise de premier plan. Les ingénieurs
romains qui ont conçu ces cascades de puits de rupture, devaient avoir
un savoir-faire et un expérience hors du commun. Qui étaient-ils, vraiment
?
Sous l'aqueduc de Nîmes, on a retouvé un ponceau de grande taille (Fig.
6). Son étude hydraulique hydraulique, à posteriori, montre une conception
hydraulique parfaite, avec une capacité importante (près de 4.2 m3/s).
Cet ouvrage n'est probablement pas unique, mais les ponceaux romains n'ont
pas attiré beaucoup d'interet de la parts des historiens et archéologues.
Enfin il ne faut pas oublier que les ingénieurs romains ont conçu et
construits d'autres types d'ouvrages avec des performances hydrauliques
remarquable. Par example, des barrages, comme des barrages à voute (CHANSON
and JAMES 2002), mais aussi des ponts qui ont résisté aux crues pendant
des millénaires. Par example, le Pont-du-Gard (voir photos de la crue
de septembre 2002).
En conclusion, l'auteur est impressioné par le savoir-faire, l'expertise
et l'expérience hydraulique, des ingénieurs romains qui ont conçu les
bassins de régulation, les cacades de puits de rupture et les ponceaux.
Ils en savaient bien plus que la majorité de nos ingénieurs hydrauliciens
!
REMERCIEMENTS
L'auteur tient à remercier toutes les personnes qui lui ont fourni des
informations pertinentes, parmi lesquelles : Professeur C.J. APELT, University
of Queensland, Australie; Mr G. BERGE Jussy, France; Dr D. BLACKMAN, Monash
University, Australie; Dr J. BURDY, Lyon, France; Mme P. CHARDON-PICAULT,
Autun, France; Mme CHOU Y.H., Brisbane, Australie; Dr J.L. FICHES, France;
Dr A.T. HODGE, Carleton University, Canada; Mr G. ILLIDGE, The University
of Queensland, Australie; Mr C. LEFEBVRE, Châtel-St-Germain, France; Dr
P. LEVEAU, Université d'Aix-en-Provence, France; Mr J.C. LITAUDON, Saint-Etienne,
France; Mr D. MURPHY, Houston, USA; Professeur N. Rajaratnam, University
of Alberta, Canada; Société Mosellane des Eaux, France; Mr A. STRASBERG,
Musée Rolin, Autun, France; Mr V. VALENTI, Fréjus, France; Dr A.V. VILLANUEVA,
University of Cordoba, Spain.
Appendice I - Calcul hydraulique (moderne) d'un ponceau
Un ponceau est destiné à faire passer les eaux de ruissellement sous
un remblai (ex. route, voie de chemin de fer). Pour le calcul hydraulique,
de la débitance, les paramètres de base sont le débit maximum Qmax,
le niveau d'eau amont et la perte de charge maximale (acceptée) H.
En pratique, on cherche à minimiser les pertes de charge, en milieu urbain,
pour limiter les inondations, causées, en amont du ponceau, par la présence
du remblai. Durant la conception, les contraintes de design sont typiquement
:
[1] le cout doit être le plus bas,
[2] l'augmentation de la hauteur d'eau amont (afflux) [18]
doit rester faible,
[3] la hauteur maximale du remblai est, parfois, une contrainte supplémentaire,
et
[4] il faut prévoir une protection contre l'affouillement, en particulier,
en sortie de ponceau.
Pratiquement, l'étude hydraulique d'un ponceau est un compromis entre
la débitance et la perte de charge (CHANSON 1999, pp. 365-397). L'écoulement
dans le ponceau peut être en charge ou à surface libre. Pour des ponceaux
relativement courts, on optimise le design pour obtenir un écoulement
à surface libre critique, dans le drain. Dans ces conditions, le débit
transitant dans le ponceau est égal à (pour un ponceau rectangulaire)
:
Entonnement amont avec surface libre (1)
Entonnement amont en charge (2)
où H est la charge spécifique amont, B est la largeur interne du drain,
D est la hauteur interne du drain, g est l'accélération de la gravité
(HENDERSON 1966). Le coefficient CD est égal à 1 pour des arêtes
arrondies et à 0.9 pour des arêtes vives, à l'entonnement. C égale
0.6 pour des arêtes vives et 0.8 pour des arêtes arrondies.
Si le ponceau est en charge, le débit peut être calculé à partir d'abaques
(ex. US Department of the Interior 1987, Concrete Pipe Association of
Australasia 1991, CHANSON 1999, 2004a).
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Lexique:
English |
French |
German / Deutsch |
catchment area |
bassin versant |
Einzugsgebiet |
critical flow |
écoulement critique |
kritischer Abfluß |
culvert |
buse de drainage, ponceau |
Durchlass |
discharge |
débit |
Durchfluss |
dropshaft |
puits de rupture |
Tosbecken |
energy |
enérgie |
Energie |
free-surface flow |
écoulement à surface libre |
Freispiegelabfluß |
Froude number |
nombre de Froude-Reech |
Froudezahl |
head loss |
perte de charge |
Energieverlust |
hydraulic jump |
ressaut hydraulique |
hydraulischer Sprung |
inspection shaft |
regard |
Kontroll-Schacht |
momentum |
quantité de mouvement |
Impuls |
open channel flow |
écoulement à surface libre |
Freispiegelabfluss |
overfall |
déversoir |
Überfall |
pipe flow |
écoulement en charge |
Druckabfluss |
pressurised flow |
écoulement en charge |
Druckabfluß |
shaft |
puits |
Schacht |
streamline |
ligne de courant |
Stromlinie |
sub-critical flow |
écoulement fluvial |
strömender Abfluss |
super-critical flow |
écoulement torrentiel |
schießender Abfluss |
total head |
charge (ou charge totale) |
Energiehöhe |
total head line (or energy line) |
ligne de charge |
Energielinie |
uniform equilibrium flow (or normal flow) |
écoulement uniforme |
Normalabfluss |
vortical structure |
tourbillon |
Strudel |
Tableau 1 - Comparaison
entre les aqueducs romains de Nîmes, Gorze (Metz), Mons (Fréjus) et Mont
d'Or (Lyon)
|
Gorze (Metz) |
Nîmes |
Mons(Fréjus) |
Mont d'Or Lyon) |
Remarques |
Hydrologie |
Bassin versant km2) : |
58 |
45-50 |
130 |
|
|
Source(s) : |
source des Bouillons
(Gorze) |
Eure (Uzés) |
sources de la
Siagnole (Mons) |
(1) source du Thou
(2) ruisseau d'Arches |
|
Période d'étude de la source : |
1/1997 à 12/1998 |
7/1967 à
5/1968 &
1/1976 à
12/1978 |
1/1981 à 12/1993 |
fin du 20ème siècle |
|
Débit moyen de la source (m3/jour) : |
8,050 (*) |
29,600 |
97,200 |
(1) 400(2) 1,000 |
Données modernes
(basées sur des moyennes journalières).
(*) inclue les débordements. |
Ecart-type deviation
(m3/jour) : |
2,950 |
-- |
-- |
-- |
Données modernes. |
Débit maximum journalier
(m3/jour) : |
10,980 (*) |
143,400 |
1,550,000 |
(1) 1,500
(2) 3,000 |
Données modernes
(basées sur des moyennes journalières).
(*) inclue les débordements. |
Débit minimum journalier
(m3/jour) : |
1,100 |
10,800 |
0 |
(1) 100
(2) 150 |
Données modernes. |
Hydraulique |
Longueur de l'aqueduc (m) : |
22,300 |
49,800 |
39,400 |
26,000 |
|
Dénivellation totale (m): |
14.19 |
17 |
481 |
372 |
|
Largeur (interne) du canal
(m) : |
1.12 0.85 (*) |
1.2 |
0.60 |
0.5 |
Canal principal.
(*) pont-aqueduc . |
Débit maximum estimé
(m3/jour): |
15,000 |
35,000 |
52,500 |
10,000 |
Estimations (?). |
Hauteur d'eau maximale
(m) : |
0.92 |
1.0 |
possible mise
en charge de
certaines sections |
0.65 |
Correspondant à la
hauteur de l'enduit de
mortier de tuileau. |
Volume de stockage de
l'aqueduc (m3) : |
21,200 |
58,800 |
-- |
-- |
Excluant le pont-aqueduc. |
Pont-aqueduc |
Rivière : |
Moselle |
Gardon |
-- |
-- |
|
Hauteur du pont (m) : |
30 |
48.3 |
-- |
-- |
Pont sur la Moselle et
Pont-du-Gard
respectivement. |
Longueur du pont (m) : |
1,300 |
360 |
-- |
-- |
|
Pente du radier du
pont-canal(So=sin): |
3.9 E-3 |
7 E-5 |
-- |
-- |
|
Largeur interne du
pont-canal (m) : |
2 0.85 |
1.2 |
-- |
-- |
|
Bassin de régulation amont
Volume (m3) : |
18.0 |
4.0 |
-- |
-- |
Bassin plein. |
Bassin de dissipation avale
Volume (m3) : |
4.24 |
N/A |
-- |
-- |
Bassin plein. |
Usage de l'aqueduc |
Début : |
AD 100/200 |
AD 40/80 |
BC 31/AD 70 |
BC 20 |
Estimations (?). |
Fin : |
AD 450/500 |
AD 350/500 |
AD 370/470 |
-- |
Estimations (?). |
Réferences : FABRE et al. (1991,1992,2000), VALENTI (1995a,b), LEFEBVRE
(1996), BURDY (2002), Etude présente
Tableau 2 - Bassin
de régulations installés dans les aqueducs romains
Bassin de régulation |
Description |
Remarks |
(1) |
(2) |
(3) |
Segovie (Esp.) |
Bassin rectangulaire. Déversoir de trop-plein sur le coté gauche.
Vannes de controle du déversoir (et probablement du canal). |
GREWE (1992). 'Caseta frente' en amont du pont-canal. |
Ars-sur-Moselle, Gorze (Fra.) |
Bassin rectangulaire (4.2-m par 3.3-m, 1.3-m de profondeur) en amont
du pont-canal sur la Moselle. Radier 0.4-m en dessous du radier du
canal. Déversoir de trop-plein (sur la gauche) avec vanne de controle,
et vannes de controle de l'écoulement vers le pont canal. |
LEFEBVRE (1996). Location: 9 km en amont de Divodurum (Metz).
Le pont-canal était équippé de deux canaux prallèles. |
Vallée de l'Eure, Nîmes (Fra.) |
Bassin rectangulaire (2.96-m par 2.18 m, profondeur: 1.62 m). Déversoir
de trop-plein (sur la droite). Vannes de controle de l'écoulement
vers le pont canal. |
BOSSY et al. (2000), FABRE et al. (2000). Location : 700 m en aval
de la source de l'Eure. |
Bassin Balazière, Pont-du-Gard, Nîmes (Fra.) |
Bassin rectangulaire (1.9-m par 2.1 m). Déversoir de trop-plein
(sur la gauche). Vannes de controle de l'écoulement vers le pont canal. |
FABRE et al. (1991,1992), BOSSY et al. (2000). Location : en amont
du Pont-du-Gard, 34 km en amont de Nemausus (Nîmes). |
Lafoux, Nîmes (Fra.) |
-- |
BOSSY et al. (2000) basé sur le travail de J. TESSIER-ROLAND. Location
: à Rémoulins, 27.9 km en amont de Nemausus (Nîmes). Détruit
au début du 18 ème siècle. |
Barbegal, Arles (Fra.) |
Bassin rectangulaire (3.3-m par 2.3-m). Convergence de duex branches
de l'aqueduc, en amont d'arcades alimentant les moulins. |
LEVEAU (1996). |
Siphon de la Durèze, réservoir de chasse Gier (Fra.) |
Chambre rectangulaire (6.4-m par 2.25-m) en amont du siplon de la
Durèze. Déversoir de trop-plein dans le mur gauche. |
GERMAIN de MONTAUZAN (1908, pp. 105, 209 & 218). Appelé aussi
Saint-Genis de Terrenoire. Location: 53 km en amont de Lugdunum
(Lyon). |
Mons, Fréjus (Fra.) |
Un (ou deux) déversoir(s) de trop-plein dans le mur droit. |
VALENTI (1995b, p. 10). Deux déversoirs existent immédiatement en
aval des sources de la Siagnole, à Mons, dans une section de l'aqueduc
ré-utilisée. |
Notes: Gauche = à gauche en regardant vers l'aval; Droite = sur
la droite en regardant vers l'aval.
Tableau 3 - Chutes (bien
documentées) dans les aqueducs romains
Site, Aqueduc (Pays) |

|
L |
So = sin |
Qmax |
Remarques |
|
(m) |
(m) |
|
(m3/jour) |
|
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
(5) |
(6) |
Chute à radier lisse |
|
|
|
|
|
Gericomio, Marcia (Rome) |
21 |
204 |
0.11 |
188,000 |
|
Ponte dell'Inferno, Anio Novus (Rome) |
26.4 |
-- |
0.011 |
190,080 |
|
Mola di San Gregoria, Anio Vetus (Rome) |
4.1 |
-- |
0.16 |
190,080 |
|
Courzieu II, Brévenne (Fra.) |
44 |
-- |
0.21 |
10,000 |
|
Lentilly II, Brévenne (Fra.) |
33 |
-- |
0.082 |
10,000 |
|
Chabet Ilelouine, Cherchell (Alg.) |
12.3 |
-- |
0.62 |
6,600 |
|
Bordj-Djedid, Carthage (Tun.) |
-- |
-- |
0.37 |
-- |
Grandes Citernes. |
Chutes en marches d'escalier |
|
|
|
|
|
Beaulieu (Fra.) |
37 |
-- |
-- |
-- |
Marches plates horizontales. |
Chevinay, Brévenne (Fra.) |
87 |
~ 200 |
0.40 |
10,000 |
Marches plates inclinées vers le bas. |
Andriake (Turq.) |
11 |
18 |
0.52 |
-- |
Marches en forme de bassin,
avec mur de retenue aval. |
Chabet Ilelouine, Cherchell (Alg.) |
19 |
-- |
-- |
6,600 |
En aval du pont sur l'Oued Bellah. |
Cascades de puits de rupture |
|
|
|
|
|
Beaulieu (Fra.) |
37 |
-- |
-- |
-- |
|
Brisecou, Montjeu (Fra.) |
140 |
770 |
0.13 |
-- |
Puits rectangulaires. |
Cerro de los Pinos, Valdepuentes (Esp.) |
120 |
400 |
0.29 |
22,000 |
34 puits circulaires. |
Chabet Ilelouine, Cherchell (Alg.) |
12 |
32 |
0.36 |
6,600 |
4 puits circulaires. |
Grands Thermes, Cuicul (Tun.) |
3 |
85 |
-- |
-- |
4 puits circulaires. |
Gunugu (Tun.) |
20 |
-- |
-- |
-- |
4 à 5 puits circulaires. |
Madinat-al-Zhara, Valdepuentes (Esp.) |
200 |
-- |
-- |
22,000 |
|
Recret, Yzeron (Fra.) |
38 |
490 |
-- |
13,000 |
~ 15 puits rectangulaires. |
Vaugneray, Yzeron (Fra.) |
22 |
375 |
0.058 |
5,000 |
~ 8 puits rectangulaires.
J. BURDY estimait L = 250 m. |
Notes : L : longueur de la chute; Qmax : débit maximum
estimé; H : perte de charge; (--) : information non disponible.
Tableau 4 - Ponceaux
et petits ponts sous les aqueducs romains
Site |
Type |
Caractéristiques de la section centrale du ponceau/pont |
Remarque |
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
Petits Ponts |
|
|
|
Petit pont près de Vollem, aqueduc de Cologne |
Pont (arched bridge) |
1 ouverture, largeur : 1.1 m, hauteur maximale : 1.1 m.Section de
passage ~ 1 m2.Construction : arche segmentale (single-rib
segmental arch) (a) supportée par des piedroits faits
de pierre de grosse taille. |
Meternich-Vollem, en amont. GREWE (1986, pp.64-67). |
Pont-Amont de Roc-Plan, aqueduc de Nîmes |
Pont (arched bridge) |
3 arches; hauteur: 3.4 m, largeur: 2.8 m, longueur: 5.4 m.Elevation
du radier de l'aqueduc: 66.398 m NGF. |
37.8 km en amont de Nîmes. FABRE et al. (2000, pp. 75-76). |
Pont de la Combe Pradier, aqueduc de Nîmes |
Pont (arched bridge) |
1 arche (construction initiales).Elevation du radier de l'aqueduc:
64.691 m NGF. |
30.3 km en amont de Nîmes. FABRE et al. (2000, p. 93). |
Ponceaux |
|
|
|
Ponceau du Vallon No. 6, entre la Combe de la Sartanette et la Combe
Joseph, aqueduc de Nîmes |
Drain rectangulaire (box culvert) |
3 drains rectangulaires en parallèle : 0.5 0.65 m2, 0.8
0.65 m2, 0.6 0.65 m2.Section de passage >
1.24 m2.Construction en appareil de grande taille. Profilement
amont des piles.Elevation du radier de l'aqueduc: 64.858 m NGF. |
En aval du Pont du Gard. FABRE et al. (1992), Etude présente. |
Pont-Aval de Roc-Plan, aqueduc de Nîmes |
Drain rectangulaire (box culvert) |
3 ouvertures biaisées (hauteur: 1.7 m, largeur: 1.15 m, longueur:
5.4 m).Elevation du radier de l'aqueduc: 66.381 m NGF. |
37.7 km en amont de Nîmes. FABRE et al. (2000, pp. 75-76). |
Ponceau près de Coste-Belle, aqueduc de Nîmes |
Drain rectangulaire (box culvert) |
4 drains rectangulaires en parallèle (longueur : 5.5 m).Construction
en pierres de maçonnerie.Elevation du radier de l'aqueduc: 66.180
m NGF. |
Entre Pont Bornègre et Pont du Gard. FABRE et al. (1992). |
Ponceau, Combe Pradier, aqueduc de Nîmes (b) |
Drain rectangulaire (box culvert) |
1 ouverture.Elevation du radier de l'aqueduc: 64.691 m NGF. |
Stage 2 after filling of the arch for reinforcement. 30.3 km upstream
of Nîmes. FABRE et al. (2000, p. 93). |
Ponceau des Escaunes, entre les tunnels de La Perotte et Les Cantarelles,
aqueduc de Nîmes |
-- |
Elevation du radier de l'aqueduc: 64.1 m NGF. |
22 km en amont de Nîmes. FABRE et al. (2000, p. 97). |
Ponceau près de Burg Dalbenden, aqueduc de Cologne |
Drain à voute circulaire (arched culvert) |
1 drain, largeur : 0.9 m, hauteur maximale : 0.7m.Section de passage
~ 0.6 m2.Construction : arche segmental (single rib
segmental arch) (a). |
Kall-Urft, en amont. GREWE (1986, pp.42-46). |
Série of ponceaux, aqueduc de Brévenne, Lyon |
-- |
Locations : Chevinay, ruisseau du Plainet; Sourcieux; ... |
Conseil Général du Rhône (1993, p. 152), Etude présente. |
Séries de ponceaux, aqueduc du Gier, Lyon |
-- |
Locations : en amont. |
Conseil Général du Rhône (1993, pp. 225-229). |
Notes : (a) terminologie d'après O'CONNOR (1993); (b) : après second
renforcement du pont (Stage 2); (--) : pas d'information disponible.
[1]
La Source des Bouillons est utilisée pour l'alimentation en eau de la
ville de Metz. Les débits sont été mesurés à l'arrivée à Metz. Ils ne
prennent pas en compte les débordements, sur les déversoirs, ou trop-pleins,
installés entre la source et Metz. On estime qu'il y a des débordements
pour des débits supérieurs à 116 L/s.
[2] Les débits ont été mesurés à
la source, entre juillet 1967 et mai 1968, et entre janvier 1976 et décembre
1978.
[3] Des rainures ont été bien mises
en évidence dans chaque cas (FABRE et a. 1991, LEFEBVRE 1996). A Gorze,
le pont-canal consistait de deux canals parallèles, indiqués sur la Figure
3. Une telle disposition est unique (LEFEBVRE 1996).
[4] On rappelle que le déplacement
d'une vanne de fond de ces dimensions, est très difficile en opération,
à cause de la force de pression s'exercant sur la vanne, même avec des
rainures bien graissées.
[5] Calculs mono-dimensionnels d'écoulement
graduellement variés, avec une intégration numérique de type explicite
(ex. HENDERSON 1966, pp. 126-130; CHANSON 1999, pp. 112-113 & 289-294).
[6] Le numéro est celui du paragraphe
dans la version Latine (manuscript de Monte Cassino).
[7] bassin d'amortissement, piège
à sédiments, ou fosse de nettoyage ? (voir aussi CHANSON 2000a)
[8] Dr J.L. FICHES a indiqué à l'auteur
que BOSSY et al. (2000) avait aussi fait une telle hypothèse.
[9] se basant sur des dépositions
de calcite, ou sur la hauteur de l'enduit de mortier de tuileau.
[10] Par exemple, les cascades
de puits de l'aqueduc Valdepuentes (Cordoba) furent ré-utilisées par les
Arabes (VILLANUEVA 1993).
[11] C'est à dire, caracterisées
par des ecoulements sous-critiques.
[12] en amont du pont sur le ruisseau
Valdepuentes.
[13] Planche 65, ROIDOT-DELEAGE
(1879?). Numéros donnés par ROIDOT-DELEAGE
[14] Appelé aussi Aqua Vetus.
[15] L'auteur a inspecté les deux
sites en septembre 2000, et il estime que les piles du ponceau étaient
mieux profilés que celles du Pont de Bornègre.
[16] L'auteur parle en connaissance
de cause, ayant lui-même conçu plusieurs ponceaux, et enseignant l'hydraulique
des ponceaux en écoles d'ingénieurs (CHANSON 1999, 2004a).
[17] Pour des hauteurs d'eau amont
plus importantes, l'aqueduc formait un petit barrage, et la force de pression
de l'eau, retenue en amont, pouvait induire un glissement de l'aqueduc.
FABRE et al. (2000) mentionnait un engravement du ponceau, durant l'opération
de l'aqueduc, qui a pu conduire aussi à une situation similaire.
[18] induite par la présence du
ponceau.
|